X (ex-Twitter) : Elon Musk menace de poursuivre une organisation de lutte contre l’antisémitisme
clash Le milliardaire accuse l’Anti-Defamation League de prendre en otage les annonceurs en affirmant à tort que Twitter/X tolère l’antisémitisme
Les polémiques s’enchaînent. Elon Musk, le patron de Tesla et de X (ex-Twitter), a menacé de poursuivre en justice l’Anti-Defamation League (ADL, qui combat l’antisémitisme et le racisme), qu’il accuse de diffamation à l’encontre de son réseau social. Et surtout d’être la raison principale derrière l’effondrement des revenus publicitaires du réseau – en baisse de 50 % – en faisant peur aux annonceurs en affirmant, à tort selon Musk, que la plateforme laisse l’antisémitisme prospérer.
« Afin de blanchir le nom de notre plateforme concernant l’antisémitisme, il semble que nous n’avons pas d’autre choix que de poursuivre en diffamation la ligue anti-diffamation… Oh quelle ironie ! », a ainsi écrit le médiatique patron dans un message posté lundi soir sur X.
Chute des revenus publicitaires
« Selon des retours des annonceurs, l’ADL semble être responsable de la plus grande partie de notre perte de revenus », affirme le milliardaire, qui poursuit : « Les annonceurs évitent la controverse, donc tout ce dont l’ADL a besoin pour anéantir nos revenus publicitaires aux Etats-Unis et en Europe, c’est de proférer des accusations infondées ».
« Cette ''controverse'' fait que les annonceurs font une ''pause'', mais cette pause est permanente jusqu’à ce que l’ADL donne le feu vert, ce qu’elle ne fera pas sans que l’on accepte de suspendre secrètement ou de bannir tout compte qu’ils n’aiment pas », accuse-t-il.
Licenciements massifs et modération laxiste
Depuis qu’il a racheté Twitter fin octobre, le patron de Tesla a bouleversé la plateforme, avec des licenciements massifs - il reste 1.500 employés sur 8.000 auparavant - jusqu’au très récent changement de nom. Son approche controversée en matière de modération des contenus et les lancements chaotiques de nouveaux produits, comme l’authentification payante des utilisateurs, ont fait fuir en masse les annonceurs.
Elon Musk a notamment mis fin à la lutte contre la désinformation sur le Covid et décidé une amnistie pour de nombreux comptes auparavant bannis à cause d’infractions répétées aux règles contre la désinformation ou le harcèlement.
Des dizaines de milliers d’utilisateurs sont ainsi revenus, notamment des complotistes d’extrême droite ou anti-vaccins. Selon plusieurs ONG, le nombre d’insultes homophobes et racistes est remonté en flèche. Un message « Fuck the jews » de l’ex-youtubeur et provocateur Leafy, qui compte plus de 900.000 followers, est resté en ligne 72 heures et a été vu 2 millions de fois. De nombreux internautes ont signalé le message, mais un message automatique leur a affirmé qu’il ne violait pas sa charte.
Ce n’est pas la première fois que la plateforme X s’en prend à une ONG. Début août, elle a ainsi assigné devant la justice fédérale américaine une organisation de lutte contre la diffusion de contenus haineux en ligne, le Center for Countering Digital Hate (CCDH), l’accusant de mener une campagne de dénigrement injustifié contre le réseau social.