Le site de fichage de policiers Copwatch, bloqué en 2011 par la justice, réactivé

WEB Le site Copwatch-Nord-Ile-de-France, qui a désormais une nouvelle adresse, a annoncé mardi qu'il «renaissait de la censure»...

© 2012 AFP
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Bloqué en octobre 2011 après un référé du ministre de l'Intérieur, le site internet de fichage des policiers Copwatch, qui revendique une lutte "par l'information contre les violences policières", a été réactivé mardi suscitant des réactions syndicales policières "indignées".
Bloqué en octobre 2011 après un référé du ministre de l'Intérieur, le site internet de fichage des policiers Copwatch, qui revendique une lutte "par l'information contre les violences policières", a été réactivé mardi suscitant des réactions syndicales policières "indignées". — Thomas Coex afp.com

Bloqué en octobre 2011 après un référé du ministre de l'Intérieur, le site internet de fichage des policiers Copwatch, qui revendique une lutte «par l'information contre les violences policières», a été réactivé mardi suscitant des réactions syndicales policières «indignées».

Sur son site, Copwatch-Nord-Ile-de-France, qui a désormais une nouvelle adresse, a annoncé mardi qu'il «renaît de la censure». «Le ministère de l'Intérieur français a voulu nous interdire. Il a échoué», ajoute-t-il.

Il y annonce à nouveau vouloir lutter contre «la répression des forces de sécurité françaises», l'Intérieur n'ayant pas exclu ce mercredi d'ester en justice à nouveau contre ce site. Des sources syndicales policières ont fait part à l'AFP de leur indignation.

Alliance (second syndicat de gardiens de la paix), par la voix de son secrétaire général adjoint, Frédéric Lagache, a ainsi déclaré avoir saisi l'Intérieur contre la résurgence de ce site. Ses auteurs «ont peur de s'identifier» et «démontrent leur lâcheté», selon lui, ils «ont peur d'être sanctionnés par les tribunaux de nouveau ce qui est inéluctable».

Le ministère de l'Intérieur veut faire bloquer la nouvelle adresse

«Nous avons pris contact avec les fournisseurs d'accès dès mardi pour voir comment sur la base de la décision rendue par la justice en octobre, nous pouvions faire bloquer l'accès à cette nouvelle adresse», a déclaré ce mercredi à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. «Nous n'excluons pas de toutes façons d'engager une nouvelle action en référé», a-t-il ajouté. «Sur le fond, a ajouté M. Brandet, le ministère considère toujours que certaines des pages portent atteinte à l'honneur et à l'intégrité des forces de sécurité» et «peuvent mettre en péril la sécurité de policiers et gendarmes et de leur famille».

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait saisi en octobre 2011 la justice en référé contre Copwatch-Nord-Ile-de-France et obtenu gain de cause, le tribunal de Paris ayant ordonné le blocage complet du site et non celui de certaines pages. M. Guéant avait «salué» cette décision qui, selon lui, avait mis «fin au grave préjudice dont sont victimes les hommes et les femmes de la police nationale».

«Lutter par la transparence et l'information contre les violences policières»

Oeuvre d'un «collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l'information contre les violences policières», Copwatch-Nord-Ile-de-France avait publié des photos de policiers et de gendarmes, parfois leurs noms, en leur attribuant des propos et en portant sur eux des appréciations. Le ministre de l'Intérieur et des syndicats de police s'étaient émus de ces pratiques. A l'audience, ils avaient rappelé que l'un des 450 policiers rendus identifiables grâce à Copwatch avait récemment porté plainte après avoir reçu «une cartouche de chasse dans sa boîte aux lettres».