«Chrome dope les moteurs de recherche»
INTERVIEW EXCLUSIVE Trois ans après son lancement, où en est le «browser» de Google?
Ingénieur, Lars Bak est l'un des pères de Chrome, le navigateur de Google. 20 Minutes l'a rencontré.
Trois ans après le lancement, où en est Chrome?
C'est le second navigateur le plus utilisé dans le monde. En France, le troisième. Mais le but n'est pas d'être numéro un, plutôt de réinjecter de l'innovation dans la recherche sur Internet. Chrome est opensource, tout le monde peut voir comment il est construit. A force de compétition, il a dopé tous les moteurs de recherche.
Donc, les différences entre les navigateurs Internet ne sont plus si importantes…
C'est vrai. La différence demeure la simplicité et la sécurité: avec Chrome, personne ne peut s'immiscer dans un ordinateur. C'est capital. Par ailleurs, il est mis à jour toutes les six semaines, sans que l'utilisateur ait à s'en préoccuper.
Comment va-t-il évoluer?
Jusqu'à atteindre la vitesse de la lumière, (rires)! Nous arrivons à un stade où il est difficile de prétendre à un facteur deux tous les deux ans coté performances. Reste qu'à l'avenir, les systèmes d'exploitation vont concéder du terrain aux browsers qui deviendront des plateformes complètes.
Qu'en est-il des ordinateurs Google, les Chromebooks?
L'idée des Chromebooks est de déporter le système d'exploitation de l'ordinateur sur le cloud [«nuage» stockant les données en ligne] sur lequel ne demeure plus qu'un browser. Il est dur d'en prédire les usages. Reste que l'on se sent de plus en plus libres de ne plus forcément avoir dans son ordinateur des gigaoctets de données, de lire ses mails stockés sur le cloud à la maison ou au bureau. La transition va continuer. Les prochains Chromebooks seront plus puissants et plus fins.
S'oriente-t-on vers un monde 100% cloud?
Ce serait sans doute un monde idéal pour 95% des utilisateurs. Le langage HTML5 supporte le mode offline. On va donc aussi pouvoir continuer à utiliser des applications en ligne sans forcément être connectés.