Google veut exploiter votre identité numérique

WEB Eric Schmidt a expliqué ce week-end pourquoi Google+ ne tolère pas les pseudonymes...

Philippe Berry
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Le logo de Google, la firme de Mountain View.
Le logo de Google, la firme de Mountain View. — Paul Sakuma/AP/SIPA

De notre correspondant à Los Angeles

Guerre de l'identité en ligne, 2e round. Après avoir perdu la première bataille face à Facebook, Google tente de se refaire avec Google+. Et après avoir longtemps tourné autour du pot, l'entreprise a fini par cracher officiellement le morceau ce week-end, par la voix d'Eric Schmidt: oui, Google+ est d'abord un service d'identité numérique; et non, ne comptez pas sur un assouplissement de l'interdiction des pseudonymes.

Les propos sont rapportés par Andy Carvin, figure du journalisme citoyen et de la radio publique américaine NPR. Il a demandé à Schmidt d'expliquer pourquoi Google forçait les utilisateurs à s'inscrire avec leur véritable nom, alors que cela pouvait mettre en danger la vie d'activistes politiques. En substance, le président de Google lui a répondu que Google+ était en premier lieu un service d'identité en ligne, et que de connaître le nom des utilisateurs était indispensable pour de futurs services de Google.

Services bancaires?

Jusqu'ici, Google se cachait derrière des grands principes philosophiques (utiliser sa véritable identité réduit le spam et les trolls, et permet des discussions plus civilisées). Quid de ceux qui sont davantage connus sous leur pseudonyme ou qui veulent protéger leur identité? Réponse cinglante de Schmidt: Google+ est optionnel, personne n'est forcé de l'utiliser.

Quels types de services Google compte-il développer? Evidemment, toutes les mauvaises langues pensent à la publicité ciblée. Mais outre les services classiques (connexion vers d'autres sites via son profil Google à la Facebook connect, personnalisation instantanée) déjà proposés par Facebook, l'entreprise de Mountain View tentera sas doute de brancher son réseau social sur son service de paiement par téléphone, actuellement testé aux Etats-Unis. Apple, Google, Facebook et Amazon, les quatre géants sont engagés dans une bataille à peine commencée: devenir la carte d'identité numérique que vous utiliserez pour vos achats.