Les cyclistes peuvent passer au rouge

Manuel Pavard
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   Les 15 000 cyclistes grenoblois quotidiens peuvent désormais griller un feu rouge en toute impunité. La mesure est, bien sûr, plus restrictive que cela mais le « tourner à droite » est bel et bien mis en place sur le terrain depuis jeudi. « On légalise quelque chose qui se faisait couramment, explique Jacques Chiron, adjoint aux déplacements. Les vélos pourront tourner à droite au feu rouge ou continuer tout droit s'il n'y a pas de carrefour, tout en laissant la priorité aux piétons. » La ville a ainsi inauguré jeudi, au croisement des rues Malakoff et Chanrion, le premier panneau spécifique autorisant les cyclistes à franchir le feu rouge. D'ici deux semaines, « environ 240 panneaux, accompagnés d'un marquage au sol sympa et pas agressif, seront posés sur 122 carrefours grenoblois. » 

 Plébiscité par les cyclistes
Certains carrefours, « trop dangereux », ne sont cependant pas concernés, les sites choisis répondant à certains critères : le vélo doit tourner sur une « zone 30 » ou une piste cyclable.
  Pour Jean-Pierre, « cycliste régulier à Grenoble depuis 1977, c'est une très bonne chose. J'ai toujours respecté le code de la route mais beaucoup de cyclistes passent au rouge. Ça va régulariser la situation et leur éviter de prendre une contravention. Il faudra quand même être prudent : c'est une tolérance, pas une priorité. »
  Ophélie, qui avoue « enfreindre souvent la loi », approuve elle aussi la mesure : « La circulation sera plus fluide mais on devra rester vigilant. Qu'on aille à droite ou tout droit, il y aura des voitures venant de la gauche. » 

Un pouvoir accordé aux maires

Le décret du 12 novembre 2010 modifie le code de la route et permet aux maires d'autoriser cette mesure, bienvenue dans une ville où près de 28 000 personnes se déplacent à vélo au moins deux fois par semaine. Mise en place à Nantes, Bordeaux ou Strasbourg, elle est aussi testée à Toulouse, où les panneaux ne sont toujours pas installés.