L'é.covoiturage passe à la vitesse supérieure

Véronique Vigne-Lepage
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Une autre option que le bus.
Une autre option que le bus. — B. Pavan / Pleins Titres / Minutes

   Jeudi, le Conseil général de l'Isère ouvrira un site Internet destiné à déployer, à partir du 2 avril, 

   « l'é.covoiturage ». Il vise cette fois les axes Crolles-Grenoble et Bourgoin-Lyon. « En 2010, une expérimentation avait été conduite avec le Vercors, explique Yvan Martinod, chef de projet. Mais ce trajet ne représente que 9 000 véhicules par jour. Crolles-Grenoble, c'est 100 000 voitures par jour et de gros bouchons le matin… Un vrai levier incitatif ! » 

 Motivés par l'action collective
Si l'expérimentation sur le Vercors a été limitée quantitativement (488 inscrits, 375 trajets covoiturés en 2,5 mois), elle a permis « d'essuyer les plâtres au plan technique » et de tirer des enseignements qualitatifs : une enquête et trois « laboratoires d'usages », animés par un sociologue, ont révélé que la crainte liée à la méconnaissance du covoitureur est levée grâce au portage par une institution. « Pour Crolles, il faudra sans doute aussi dire dans quelle entreprise on travaille », estime Yvan Martinod. Les expérimentateurs se sont dits motivés par l'idée de participer à une action collective pour l'environnement, l'innovation et le lien social. « J'ai aimé trouver une autre option que le trajet en bus, trop long, tout en partageant les transports avec d'autres », a dit Sophie au sociologue.
  En octobre, un bilan du déploiement vers Crolles et Bourgoin sera réalisé. Il faudra notamment qu'il y ait suffisamment de participants pour qu'aucun demandeur ne se trouve « coincé », sans chauffeur, comme cela était arrivé à Sophie.
 

Temps réel

Le système est dynamique : conducteurs et passagers sont mis en relation en temps réel via leurs smartphones, qui calculent aussi le kilométrage et le coût. Dans le Vercors, le faible taux d'équipement en smartphones avait été un frein.