la création d'un site center parcs à Roybon remise en question

ManueL Pavard
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Quel avenir pour la forêt de Chambaran ?
Quel avenir pour la forêt de Chambaran ? — Bruno LARTIGUEMASSE

   Coup de théâtre dans le dossier du futur Center Parcs de Roybon. Pierre & Vacances a annoncé jeudi une suspension de 6 à 18 mois de son projet de création d'un centre de loisirs dans la forêt de Chambaran. « Nous maintenons le projet mais nous préférons le reporter suite aux recours administratifs déposés par les opposants », a indiqué vendredi Pierre & Vacances Center Parcs.
  La bataille fait rage entre les deux camps. Le centre de loisirs, censé devenir le 5e Center Parcs de France en 2013, prévoit un équipement de 32 000 m2, avec complexe aquatique et 1 000 cottages. Une aubaine pour les promoteurs, soutenus par les conseils général et régional et la mairie de Roybon. « Cela créerait 700 emplois permanents et développerait le tourisme de proximité », assure Christian Pichoud, vice-président du Conseil général, qui moque « le dogmatisme d'une poignée de militants ». Des opposants, organisés dans l'association Pour Chambaran Sans Center Parcs, qui dénoncent « un impact désastreux » pour l'environnement. « 91,42 ha de forêt seront défrichés, s'indigne Stéphane Peron, président de PCSCP. Les bulldozers vont massacrer la biodiversité, notamment des espèces menacées. En plus, la consommation d'eau prévue est de 1 200 m3 d'eau par jour et par personne, soit 50 % de plus que la moyenne nationale. Créer une bulle tropicale dans un des pôles les plus froids du coin, à 700 m d'altitude, ça ne vaut pas mieux que Dubaï au niveau énergétique ! »
  Mais, selon les Verts, le recours contre le permis de construire déposé au tribunal administratif ne serait pas la seule raison de ce revirement : « La loi exige que la destruction d'une zone humide soit compensée par la création de zones équivalentes au double de la surface impactée, soit 140 ha. Pierre & Vacances douterait donc de la légalité de son projet. » Un élément que réfute l'entreprise, « convaincue de son bon droit ». La bataille est loin d'être finie !