Disparue de Pornic: Une marche blanche organisée ce samedi

FAIT-DIVERS Alors que la jeune Laëtitia n'a toujours pas été retrouvée, Tony Meilhon reste «muré dans son silence»...

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L'officier de communication des pays de Loire montre la photo de Laëtitia, une jeune femme de 18 ans disparue à Pornic (Loire-Atlantique), le 20 janvier 2010.
L'officier de communication des pays de Loire montre la photo de Laëtitia, une jeune femme de 18 ans disparue à Pornic (Loire-Atlantique), le 20 janvier 2010. — F. PERRY / AFP

Dix jours après la disparition de Laetitia près de Pornic, son corps n'a toujours pas été retrouvé et le principal suspect, Tony Meilhon, reste «muré dans son silence». Un lieu de recueillement a été ouvert samedi alors qu'une marche blanche aura lieu en début d'après-midi, à Pornic.

«Un lieu de recueillement» en hommage à la jeune fille

La famille d'accueil de Laetitia, disparue dans la nuit du 18 au 19 janvier, a inauguré samedi avec le député-maire UMP de Pornic, Philippe Boënnec, un «lieu de recueillement» en hommage à la jeune fille. Gilles et Michèle Patron, famille d'accueil de Laetitia depuis qu'elle avait 12 ans, et sa soeur jumelle, Jessica, se sont rendus à pied de la mairie à l'ancienne chapelle de l'hôpital de Pornic, sur la façade de laquelle une grande photo de la disparue avait été accrochée, a constaté l'AFP.

Ils se sont recueillis à l'intérieur et ont déposé des fleurs, en majorité blanches, au pied d'une autre grande photo de Laetitia, accrochée au fond de la chapelle. Des registres y ont aussi été déposés pour que les personnes qui le souhaitent puissent faire part de leur solidarité avec la famille.

Dès la fin de l'inauguration, plus d'une dizaine de personnes faisaient déjà la queue pour entrer dans la chapelle. Dans l'après-midi, à 14h à la mairie de la Bernerie-en-Retz, débutera une marche blanche organisée par la famille d'accueil de Laetitia. Vendredi, des plongeurs de la gendarmerie ont sondé en vain, un canal situé sur la rive sud de la Loire, entre Nantes et Paimboeuf,  dans l'espoir de retrouver le corps de la jeune fille.

«Un sourire Goguenard»

Tony Meilhon, mis en examen pour enlèvement suivi de mort, «est aujourd'hui muré dans son silence, dans ses dénégations. Sa seule attitude devant les enquêteurs et devant les juges, c'est un sourire goguenard», a souligné le procureur de la République à Nantes, Xavier Ronsin, lors d'un point presse à la gendarmerie de Pornic.

«Nous nous passerons de son aide, nous retrouverons le corps de Laetitia», a-t-il ensuite affirmé, après s'être rendu, avec les juges d'instruction chargés du dossier, Pierre-François Martinot et Frédéric Desaunettes, sur les lieux du drame.

Les trois magistrats ont refait «le cheminement du dernier trajet de Laetitia», entre le restaurant où elle travaillait et le lieu où a été retrouvé son scooter, puis se sont rendus «là où vivait Tony Meilhon, où se sont peut-être passées des choses extrêmement graves», a ajouté Ronsin.

Interrogé sur les informations d'Europe 1 vendredi, selon lesquelles un témoin assure que Meilhon lui aurait indiqué, le 19 janvier, qu'il avait tué un homme et l'avait découpé pour dissimuler son corps, Ronsin n'a ni confirmé, ni infirmé. «L'enquête est en cours et donc, sur des éléments qui méritent d'être vérifiés et encore exploités, je n'ai pas de déclaration à faire», a-t-il déclaré.

Versions contradictoires

L'existence de ce témoignage a été confirmée à l'AFP de source judiciaire vendredi, celle-ci soulignant que des versions très contradictoires des faits coexistent dans le dossier à ce stade, ce qui ne permet pas de choisir une version plutôt qu'une autre. Tony Meilhon a affirmé en garde à vue avoir tué Laetitia accidentellement, mais n'a pas dit où était son corps.

Sorti de prison en février 2010, il a fait l'objet de treize condamnations dont une pour viol sur un co-détenu lorsqu'il était mineur et plusieurs pour violences, menaces de mort, ou vol. La CGT pénitentiaire de Nantes a dénoncé vendredi la recherche de «boucs émissaires» et la «persécution» dont fait l'objet, selon le syndicat, un travailleur social interrogé par l'administration sur le suivi de Tony Meilhon.

«Le discours du chef de l'Etat (...) a donné mission de trouver coûte que coûte un ou des responsables à donner en pâture à ce drame afin de dédouaner sa politique qui vise à réduire fortement le nombre de fonctionnaires», écrit le syndicat. «Si des mesures doivent être prises, c'est donner les moyens à l'administration pénitentiaire, et plus largement à la justice, de fonctionner: sur le plan national, le nombre de dossiers suivis par un travailleur social est de 84, sur Nantes, il est de 130 dossiers».

Le parquet de Nantes a confirmé jeudi qu'une ex-compagne de Meilhon avait porté plainte contre lui le 26 décembre 2010 pour «menaces de mort» et «relations sexuelles imposées», tandis qu'une amie de celle-ci a aussi porté plainte pour dégradation de véhicule en septembre 2010.

Le quotidien Presse-Océan a en outre révélé vendredi que quatre autres plaintes, confirmées de sources policières, avaient été déposées en 2010, une par un des frères de Tony Meilhon et trois autres par sa compagne, pour menaces de mort.