Les faucheurs d’OGM sèment le débat
Procès en forme de tribune. Les neuf militants accusés d’avoir arraché du maïs transgénique à Menville ( Haute- Garonne), en juillet, sont jugés à partir d’aujourd’hui à Toulouse. Les prévenus, parmi lesquels figurent José Bové, Noël Mamère et le secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, profiteront de leur passage à la barre pour défendre leur position sur la culture d’OGM en plein champ.Pour eux, ce « procès politique » est l’occasion d’ouvrir un grand débat national sur la question des essais et de rappeler que « 70% des Européens sont hostiles aux OGM » . Pour appuyer leurs arguments, les avocats des prévenus ont fait citer neuf témoins devant le tribunal correctionnel : des magistrats, des scientifiques, dont le biologiste Jacques Testard, directeur de recherche à l’Inserm, ou encore des faucheurs volontaires français et étrangers.Autre point abordé ce matin par la défense : le caractère collectif de l’action. « Nous sommes neuf à être convoqués en justice, mais nous avons commis les faits en réunion avec 400 coauteurs qui se sont auto- désignés à la gendarmerie » , rappelle le leader syndicaliste du Larzac. Près de 150 autres faucheurs de Menville se présenteront donc aujourd’hui devant le tribunal en comparution volontaire, une première en France.Hier déjà, 500 parmi les 3 700 faucheurs volontaires français regroupés en collectif étaient réunis pour une assemblée générale à Toulouse. Ils ont dressé un bilan de leur première année d’actions et programmé celles qui suivront. Le débat doit se prolonger dans d’autres villes, lors des deux prochains procès prévus le 14 décembre à Riom et le 19 janvier 2005 à Orléans. A Toulouse, Béatrice ColinJosé Bové, Noël Mamère et d’autres prévenus lors de l’assemblée générale des faucheurs volontaires, hier à Toulouse.