La burqa sème la zizanie à droite
POLITIQUE L'UMP ne parvient pas à accorder ses voix sur le projet de loi...
Alors que la mission parlementaire sur le port du voile intégral a rendu son rapport mardi, préconisant une loi l’interdisant dans les services publics et les transports, plusieurs voix s’élèvent à l’UMP pour réclamer plus.
Si la nécessité d’une loi semblait acquise dans les bancs du parti présidentiel, son périmètre d’application reste moins clair. Des membres UMP ont déploré une «demi-loi» et plaidé -comme le président PCF de la mission, André Gerin, qui a lancé le débat en juin- pour une interdiction générale afin de faire cesser cette pratique, «étendard d'un mouvement intégriste, le salafisme», selon le rapport.
Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a maintenu le cap d'une loi d'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public. «Si on ne l'interdit pas sur l'ensemble de l'espace public, ça peut donner le sentiment qu'on l'autoriserait» dans certains endroits, a-t-il déclaré à l'issue de la remise du rapport.
«Moi, mon patron c'est Sarko, ce n'est pas Copé»
«Comment va-t-on expliquer que c'est plus constitutionnel à l'hôpital que dans la rue?», s'est interrogé Jean-François Copé devant la presse, précisant qu’il allait déposer dans les prochains jours une proposition de résolution assortie d’une proposition de loi d’interdiction totale du voile.
Il n’en fallait pas plus pour soulever l’ire des défenseurs du texte. «Moi, mon patron c'est Sarko, ce n'est pas Copé», a déclaré Eric Raoult, député de Seine-Saint-Denis, et rapporteur de la mission.
Au moment du vote, le climat était si tendu entre les membres UMP de la mission que le rapport d'Eric Raoult a été adopté de justesse, officiellement à une voix près. Plusieurs députés UMP ont d'ailleurs mis en doute la sincérité du scrutin et dénoncé les «méthodes» du rapporteur. Malgré l'appel à «la concorde» du président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, la droite est au moins autant divisée.
Le PS boycotte le vote
Le PS, résolument anti-voile mais divisé entre partisans d'une prohibition totale et opposants à une loi «stigmatisante» sur un phénomène «marginal» (1.900 femmes en France, selon le gouvernement), a boycotté le vote pour protester contre un débat «pollué par celui sur l'identité nationale».
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