Estelle Mouzin, une enquête «que l'on n'est pas prêt de refermer»

ENQUETE Car «de nouvelles pistes apparaissent régulièrement», explique Philippe Bugeaud, directeur de la DRPJ de Versailles...

Marion Lippmann
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L'enquête sur la disparition de la petite Estelle Mouzin a connu jeudi sa première percée, cinq ans après la disparition de la fillette, avec l'interpellation de dix personnes et de nouvelles investigations, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), près du lieu où sa trace a été perdue.
L'enquête sur la disparition de la petite Estelle Mouzin a connu jeudi sa première percée, cinq ans après la disparition de la fillette, avec l'interpellation de dix personnes et de nouvelles investigations, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), près du lieu où sa trace a été perdue. — Patrick Kovarik AFP

Estelle Mouzin est portée disparue depuis 2003. Depuis, les enquêteurs n’ont pas cessé de la rechercher, malgré l’échec de toutes les pistes qui ont été suivies. Dans ces conditions, quand peut-on considérer une enquête close?


Pour les crimes tels qu’un enlèvement, «l’enquête est close lorsque 10 années se sont écoulées sans aucun élément nouveau», indique Philippe Bugeaud à 20minutes.fr. Néanmoins, si une piste nouvelle et sérieuse survient après ces 10 ans, l’enquête est rouverte. Par exemple, dans l’affaire du petit Gregory, retrouvé mort en 1984, la découverte de nouvelles traces d’ADN en 2008 a relancé l’enquête.


Par ailleurs, les magistrats et les enquêteurs peuvent décider de clore l’affaire (ordonnance de non lieu) à tout moment. «Mais dans l’affaire Mouzin, nous ne sommes pas prêts de le faire, car de nouvelles pistes apparaissent régulièrement», précise le directeur de la DRPJ de Versailles.


D’une enquête exclusive à une affaire parmi d’autres


Forcément, les moyens consacrés à l’enquête sont moins importants après plusieurs années. Mais ils restent conséquents. Philippe Bugeaud révèle qu’une équipe de huit personnes a travaillé exclusivement sur l’affaire «Estelle Mouzin» durant les quatre premières années. Ces agents ont ensuite poursuivi l’enquête, mais ils ne traitent plus uniquement ce cas.


Le rôle des proches, qui sont souvent partie civile, est très important dans le développement de l’enquête. Ils relancent souvent les magistrats et les enquêteurs. Par exemple, «la décision du nouvel appel à témoins (avec la photo virtuelle d’Estelle) a été prise en commun par les autorités et le père de la fillette en juillet 2009», conclut l’enquêteur.