Agression de Berlusconi : «il peut arriver la même chose à Sarkozy»

Maud Noyon
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L'opposition a fustigé son dérapage verbal -le "casse toi, pauvre con", de Nicolas Sarkozy, lancé à un visiteur au Salon de l'agriculture.
L'opposition a fustigé son dérapage verbal -le "casse toi, pauvre con", de Nicolas Sarkozy, lancé à un visiteur au Salon de l'agriculture. — Eric Feferberg AFP

Spectaculaire et quasi imparable, l’agression de  Silvio Berlusconi est le cauchemar de tout service de sécurité. Lancée à moins  de deux mètres alors que le président du Conseil italien s’attardait à serrer la  main d’un de ses partisans, la statuette n’a pu être interceptée par sa garde  rapprochée. Une faute? Non, car comme l’explique des professionnels de la  protection, les incidents lors des bains de foule sont parfois  inévitables.


«Il n’y a jamais de maîtrise totale lors des  déplacement. Si Berlusconi avait été à cinq ou dix mètres de la foule, les  agents auraient pu voir le projectile et faire rempart de leur corps. Mais dans  ce cas, vue la distance, c’était impossible, explique Francis Nebot, conseiller  technique du syndicat Synergie. Clairement, si l’agresseur avait eu une arme, il  aurait pu le tuer». 


 «Il peut arriver la même chose à Sarkozy»


Un agent de sécurité, rattaché à la  protection d’un ministre français, confirme: «J’aurais eu beaucoup de mal à  prévenir un tel coup, à moins d’avoir un parapluie à  disposition.»


Conséquence, «il peut arriver la même chose à Nicolas Sarkozy»,  assure Francis Nebot, et ce malgré un système de protection très entraîné. Les policiers qui le suivent ne permanence font partie d'une unité spéciale, le Service de protection des hautes personnalités, qui comptent environ 600 personnes.


«On fait une étude avant chaque déplacement, tous les risques sont  envisagés. Pendant le déplacement, plusieurs dizaines de personnes sont  mobilisées. Quelque policiers restent à proximité immédiate du président,  d’autres sont en précurseurs: ils quadrillent l’ensemble de la zone pour  prévenir les risques», détaille-t-il. «Si le président parle avec quelqu’un, les  agents autour de lui se concentrent sur cette personne. Les autres surveillent ce  qui se passe autour.» 


 Rencontrer la foule, «ça fait partie de la  fonction»


Mais encore une fois, la surveillance ne  peut être totale. «Souvenez-vous du lancer de chaussure sur George Bush. C’était  l’homme le plus protégé du monde, mais ses agents n’ont rien pu faire. Et Maxime  Brunerie, qui avait tenté d'abattre le président Chirac,  c’est la foule qui l’a maîtrisé», rappelle Francis  Nebot.


«Les risques viennent souvent de la foule  et on fait le maximum pour que la personnalité soit protégée. En même temps, on  ne peut pas empêcher les gens de la voir, de lui serrer la main. Ca fait partie  de sa fonction».