Agression de Berlusconi : «il peut arriver la même chose à Sarkozy»
Spectaculaire et quasi imparable, l’agression de Silvio Berlusconi est le cauchemar de tout service de sécurité. Lancée à moins de deux mètres alors que le président du Conseil italien s’attardait à serrer la main d’un de ses partisans, la statuette n’a pu être interceptée par sa garde rapprochée. Une faute? Non, car comme l’explique des professionnels de la protection, les incidents lors des bains de foule sont parfois inévitables.
«Il n’y a jamais de maîtrise totale lors des déplacement. Si Berlusconi avait été à cinq ou dix mètres de la foule, les agents auraient pu voir le projectile et faire rempart de leur corps. Mais dans ce cas, vue la distance, c’était impossible, explique Francis Nebot, conseiller technique du syndicat Synergie. Clairement, si l’agresseur avait eu une arme, il aurait pu le tuer».
«Il peut arriver la même chose à Sarkozy»
Un agent de sécurité, rattaché à la protection d’un ministre français, confirme: «J’aurais eu beaucoup de mal à prévenir un tel coup, à moins d’avoir un parapluie à disposition.»
Conséquence, «il peut arriver la même chose à Nicolas Sarkozy», assure Francis Nebot, et ce malgré un système de protection très entraîné. Les policiers qui le suivent ne permanence font partie d'une unité spéciale, le Service de protection des hautes personnalités, qui comptent environ 600 personnes.
«On fait une étude avant chaque déplacement, tous les risques sont envisagés. Pendant le déplacement, plusieurs dizaines de personnes sont mobilisées. Quelque policiers restent à proximité immédiate du président, d’autres sont en précurseurs: ils quadrillent l’ensemble de la zone pour prévenir les risques», détaille-t-il. «Si le président parle avec quelqu’un, les agents autour de lui se concentrent sur cette personne. Les autres surveillent ce qui se passe autour.»
Rencontrer la foule, «ça fait partie de la fonction»
Mais encore une fois, la surveillance ne peut être totale. «Souvenez-vous du lancer de chaussure sur George Bush. C’était l’homme le plus protégé du monde, mais ses agents n’ont rien pu faire. Et Maxime Brunerie, qui avait tenté d'abattre le président Chirac, c’est la foule qui l’a maîtrisé», rappelle Francis Nebot.
«Les risques viennent souvent de la foule et on fait le maximum pour que la personnalité soit protégée. En même temps, on ne peut pas empêcher les gens de la voir, de lui serrer la main. Ca fait partie de sa fonction».