des gnons, mais pas de pognon
A qui la faute ? Après les débordements samedi matin lors d'une opération de marketing qui consistait à distribuer de l'argent dans la rue, la préfecture de police et l'organisateur, le site mailorama.fr, se renvoient la balle. La société avait annulé son projet pour des raisons de sécurité alors que plus de 5 000 personnes s'étaient massées à proximité du Champ-de-Mars, à Paris. Déçues par cette décision, de nombreuses personnes ont violemment protesté : un véhicule a été vandalisé, des projectiles lancés contre des policiers et un photographe roué de coups.
« La préfecture de police n'a pas fait ce qu'elle avait à faire », regrette Jean-Bernard Bros, adjoint au maire (PRG) de Paris qui avait demandé, la veille, l'interdiction de l'opération. « La police n'a pas mesuré les risques. Moi, j'aurais préféré me tromper », souligne l'élu qui avait dénoncé une forme de publicité « attentatoire à la dignité humaine et à l'ordre public ». « La direction de Rentabiliweb [maison mère de Mailorama] avait reçu l'autorisation formelle et écrite d'organiser la manifestation », s'est défendu Rentabiliweb. Pas exact, d'après la préfecture de police qui parle d'une simple « déclaration transmise à la préfecture ». Selon elle, la police ne peut pas interdire une manifestation facilement. « Les règles sont protectrices du droit de se rassembler. La distribution d'argent comme support publicitaire est une contravention de deuxième classe. Elle ne suffit pas à interdire l'opération. » La préfecture, qui entend poursuivre Mailorama, dit, par ailleurs, l'avoir mis en garde contre d'éventuels troubles à l'ordre public. « La préfecture de police n'est pas un bureau de conseils, s'étrangle Me Jean-Marc Fedida, l'avocat de Mailorama pour qui la police « se défausse de sa responsabilité ». « Mon client s'en est tenu strictement aux obligations réglementaires et légales faites aux organisateurs de manifestations. A partir du moment où la préfecture n'a pas interdit, elle devait assurer la sécurité. » W