Ambiance Fort Chabrol à Nanterre pour l'élection de Jean Sarkozy
REPORTAGE La venue du fils du chef de l'Etat au conseil général des Hauts-de-Seine a provoqué une belle cohue...
«J'avais jamais vu un truc pareil.» Le personnel du Conseil général des Hauts-de-Seine n'en revient pas. Ils sont quelques-uns à avoir sorti leurs téléphones portables pour photographier la meute de journalistes qui se masse dans le hall et la salle de presse. «La sécurité a bien failli ne pas me laisser rentrer», raconte même un conseiller dont le nom avait été oublié sur la liste. Dehors, les CRS ont bouclé le boulevard Soufflot, à Nanterre. «Il doit y avoir une réunion plus importante que les autres», suppose l'un des fonctionnaires.
«Ce n'est pas une porte de sortie, c'est une porte d'entrée»
Quelques rapports à étudier, et une élection sont au programme ce vendredi. Celle du conseiller qui représentera les Hauts-de-Seine au conseil d'administration de l'Epad. Celle à laquelle Jean Sarkozy, qui a renoncé à briguer la présidence du conseil d'administration de l'établissement, reste candidat. «Ce n'est pas une porte de sortie, c'est une porte d'entrée» que s'apprête à franchir le dauphin, assure Isabelle Balkany à qui veut l'entendre avant le début de la séance.
En effet, sans surprise, le jeune étudiant en droit reçoit 30 voix sur 45. Face à lui, Nadine Garcia, élue PCF, salariée du centre d'affaire et candidate soutenu par le PS et les Verts, n'a pas pesé lourd. Au micro, le fils cadet du chef de l'Etat s'est appliqué à se présenter comme le candidat de son groupe, porteur d'un projet né d'un débat. Il a surtout pris soin d'évacuer la polémique, tout en y faisant régulièrement référence.
«C'est ta décision, c'est ta responsabilité, c'est ta vie»
Au sortir de l'hémicycle, pourtant, Jean Sarkozy se lâche. Il ne sera pas président de l'Epad, mais il l'assure: «ce n'est pas un échec, juste une épreuve.» Amer, le jeune homme refuse de revenir sur la légitimité de sa candidature, mais n'a «pas de regrets d'être allé au combat». La polémique, dont il avoue qu'elle a été «difficile à vivre», ne fait-elle pas partie de la vie politique?
Autour du tout nouvel administrateur, c'est la cohue. «C'est Fort Chabrol», ironise le socialiste Pascal Buchet. Jean Sarkozy tente de s'éclipser, mais les questions se pressent. «Il m'a dit "c'est ta décision, c'est ta responsabilité, c'est ta vie"», assure-t-il quand il est mis à la question au sujet de l'influence de son père. Mais très vite, Jean Sarkozy reprend son leitmotiv. «Je vais mettre les bouchées doubles, je vais travailler deux fois, trois fois plus, et même davantage, si nécessaire», promet-il. Il assure être tourné vers l'avenir et la tâche qui l'attend. La polémique? Oubliée. «Hier, c'est déjà très loin.»