« On prend un grand risque »
Il n'a 13 ans que depuis deux mois et malgré son physique
de « tout petit
enfant », il est depuis samedi détenu pour tentative d'homicide volontaire. Vendredi, cet élève de 5e de la banlieue toulousaine a blessé d'un coup de couteau sa professeur de maths. Un acte de folie pour ce jeune sans histoire qui n'aurait pas trouvé d'autre issue pour se venger d'une heure de colle. Quelques mois après la proposition (repoussée) d'incarcérer les mineurs de 12 ans, la polémique est relancée.
« Je regrette la mesure d'incarcération. J'ai peur car il va se retrouver au milieu de délinquants », s'alarme Me Tricoire, l'avocat de cet adolescent, un des plus jeunes incarcérés de France. Et donc vulnérable dans l'établissement pour mineurs où il se trouve face à des adolescents plus âgés. « Il est pétrifié, paniqué par ce qu'il a fait », explique l'avocat, décrivant son client comme victime « d'une phobie scolaire ». « C'est une décision particulièrement difficile à prendre, compte tenu de son âge [...] et du décalage important entre la gravité de l'acte et son mobile », s'est justifié le procureur de la République de Toulouse Michel Valet, qui a précisé que « tout est fait pour préserver la reconstruction et la réinsertion du mineur ». « On pourrait aussi dire que ces centres sont formidables, ironise Serge Portelli, vice-président au tribunal de grande instance de Paris. Mettre un enfant de cet âge et avec son profil en prison, c'est simplement prendre un grand risque. Ce genre de fait ne survient que de façon très exceptionnelle et là, on en tire des conséquences qui peuvent servir à réformer la loi » sur l'incarcération des mineurs. Adolescent responsable ou enfant immature, le collégien pourra rester en prison pour une durée maximale d'un an. W