Le Zoda détecte les vibrations des célibataires
HIGH-TECH Un nouveau gadget permet de rencontrer des partenaires, grâce à une fonction Bluetooth...
Imaginez une soirée en boîte. Au loin, un gars mignon. Dans votre sac à main, une vibration, de plus en plus soutenue au fur et à mesure que vous vous approchez. Non, ce n'est pas votre sex toy qui s'est mis en marche en réponse à l'afflux d'hormones, mais votre Zoda. Le Zoda, késaco? Un dating toy, c'est-à-dire un gadget qui permet de faire des rencontres, entre le virtuel et le réel.
Le principe est simple: pour activer son Zoda (acronyme de «Ze original dating accessory»), il faut s'inscrire sur le site myzoda.com et créer un profil. Des questions sont alors posées à l'internaute sur ses goûts et ses attentes en matière de relations. Exemples: «Dans mes bons jours, je suis plutôt? A/ séduisant(e), B/ charismatique, C/ drôle» ou bien «Chez moi c'est plutôt? A/ nid douillet et intime, B/ toujours rempli d'amis C/ désolé je suis souvent sorti» (ou les trois à la fois!).
Une fois les données transférées sur le Zoda par câble USB, une fonction Bluetooth, qui porte jusqu'à 20 mètres, signale par une vibration les autres appareils dont les propriétaires ont plus ou moins les mêmes affinités. Et la coque change de couleur selon le degré de compatibilité: blanc (bon niveau), bleu (très bon) ou rouge (excellent).
Technologie perfectible
A partir de ce moment, comment trouver l'autre dans la foule des individus compatibles? Les vibrations sont censées s'amplifier quand l'âme sœur se rapproche. Une fois repérée, il suffit d'appuyer sur le smiley content de l'appareil pour accepter la relation, ou au contraire répondre par le smiley mécontent. Toutefois, lors d'un test à la rédaction de 20minutes.fr, les vibrations du Zoda ne se sont pas accélérées au fur et à mesure que les «zoders» se rapprochaient. Du coup, il sera, peut-être, difficile de trouver la bonne personne dans une boîte bondée.
Si tout s'est bien passé, il ne reste plus qu'à engager la conversation. Ou même la poursuivre plus tard sur Internet. Car chaque vibration est enregistrée sur la page personnelle du «zoder», avec les pseudos des utilisateurs.
Gadget pour jeunes actifs célibataires
«Il s'agit d'un objet pour jeunes actifs célibataires, qui se sont lassés des sites de rencontres classiques et ont fait le tour des amis de leurs amis. Avec un Zoda, ils peuvent se reconnaître entre célibataires et par affinité, au cours d'une soirée», explique Pierre Antebi, 30 ans, l'un des créateurs du concept, par ailleurs responsable commercial pour un site d'emploi.
Le Zoda a été lancé le 17 janvier, lors d'une soirée au Showcase, une boîte parisienne branchée. Quatre autres soirées ont suivi, la dernière pour la Saint-Valentin. Si la prochaine date n'est pas encore fixée, l'idée est aussi d'inciter les internautes à proposer leurs propres «Zoda spots» et «Zoda parties». Un vrai défi pour l'entreprise. Car sans communauté et points de rencontre, le Zoda ne vaut rien.
Une centaine de Zodas vendus
Le principe n'est pas tout nouveau. Déjà, en 2006, l'entreprise H2SP Production lançait le Winkly, un émetteur-récepteur radio permettant à deux célibataires d'une même tranche d'âge de s’identifier quand ils sont à quelques mètres. Le produit, encore commercialisé mais que 20minutes.fr n'a pas pu tester, a seulement été vendu à 1.200 clients, faute de «relais dans les médias», d'après son concepteur Patrick Seigner.
Quant au Zoda, une centaine d'exemplaires a pour l'instant été vendue. Le boîtier est vendu 30 euros, ainsi qu'un abonnement de six mois à trois euros par mois. La cible? «Les 25-35 ans, qui travaillent beaucoup, sortent en fin de semaine, et tout particulièrement les filles auxquelles le design élégant et épuré est destiné», précise Pierre Antebi.
Une «Zoda party» par semaine
Pour être rentable, l'entreprise Zoda table sur 5.000 à 10.000 utilisateurs à Paris. Mais Pierre Antebi prévient: «La vraie question, ce n'est pas le nombre d'utilisateurs mais combien de fois un Zoda doit vibrer pour que son utilisateur le trouve utile. Une fois par mois me paraît réaliste et satisfaisant mais on va essayer d'organiser une soirée par semaine.»
Ensuite, le concept pourrait s'étendre au reste de la France, et peut-être à l'étranger. Sans oublier les multiples déclinaisons auxquelles pense l'entreprise: des échanges lors de salons professionnels ou un système pour prolonger les jeux vidéos dans la réalité.