Qu'est ce qu'un Famas?

Sa.C. et V.Z.
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J. SAGET / AFP

Après la fusillade lors d’une démonstration du 3e RPIMa, dimanche, qui a causé des blessures plus ou moins graves à 17 personnes, 20minutes.fr fait le point sur l’arme utilisée.


Avec quelle arme le militaire a-t-il tiré?

Avec un Fusil d'assaut de la manufacture d'armes de Saint-Étienne (Famas). Cette arme d’assaut a commencé à équiper l’armée française en 1979. Il peut contenir 25 à 30 cartouches. Sa portée pratique est de 300 m, distance à laquelle il est en mesure de perforer n'importe quel casque. Sa portée théorique maximale est de 3.200 m. Son mécanisme assure deux modes de tir: coup par coup et rafale (en continu ou limité à trois coups). La cadence de tir, élevée pour un fusil d'assaut, est d'environ 1.000 coups/minute. Ce fusil peut être chargé de cartouches ordinaires, à blanc, traçantes, plastique ou encore d'exercice, voire de grenades.

Quelle sécurité existe-t-il sur cette arme?

Normalement, un fusil préparé pour tirer à blance ne peut tirer des balles réelles. «Pour tirer à blanc, le Famas doit être équipé d’un bouchon de tir à blanc, selon Jean-Vincent Brisset, ancien général de Brigade aérienne et directeur de recherche à l’IRIS. Si l’arme est bien conçue, on ne peut pas tirer une balle réelle avec un bouchon de tir à blanc. Si on tire à blanc avec une balle réelle, le balle se coince dans le bouchon. Du coup le canon gonfle, et l’arme s’autodétruit. C’est prévu ainsi. L’arme était peut-être mal conçue… En revanche, on peut enlever soi-même le bouchon de tir à blanc.»

Quelles sont les différences entre balles à blanc et balles réelles?

S'il n'y a qu'un seul type de chargeur, capable de recevoir à la fois des munitions réelles ou d'exercice, les cartouches sont en revanche d'aspect différent. Les munitions réelles comportent un étui chargé de la poudre qui propulse la balle proprement dite. L'étui est de couleur kaki et la balle présente un aspect cuivré. Ces munitions sont également beaucoup plus lourdes que les cartouches d'exercice qui ne comportent pas de balle et dont l'étui présente une surface couleur «aluminium». Les deux types de balles sont rangés à des endroits différents pour éviter toute méprise.


Pour Jean-Vincent Brisset, ce n'est pas si simple: «On ne voit pas à l’intérieur du chargeur. Les munitions à blanc ne doivent pas être rangées avec les balles réelles. Cela relève d’une grosse erreur ou d’une malversation. Quelqu’un pourrait avoir fait exprès de charger l’arme avec une balle réelle. Ce pourrait être un problème de nature humaine.»


Dans quelles circonstances le tir à balles réelles est-il autorisé?

Dans trois cas, selon le colonel Benoît Royal, chef du service d'informations de l'armée de Terre: «Un exercice sur un champs de tir prévu à cet effet; la garde d'un point sensible ou l'accompagnement d'un convoi; et les rondes de surveillance dans le cadre du plan Vigipirate.»