Pacte de responsabilité: deux nouveaux accords de branche signés

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Un bus devant le terminal Ouest de l'aéroport d'Orly, près de Paris, le 17 octobre 2012
Un bus devant le terminal Ouest de l'aéroport d'Orly, près de Paris, le 17 octobre 2012 — Eric Piermont AFP

Les discussions menées dans le cadre du Pacte de responsabilité ont abouti mercredi à des engagements pour l'emploi dans les branches des services de l'automobile et des transports urbains de voyageurs, ont revendiqué jeudi des organisations patronale et syndicale.

Ces deux signatures portent à huit le nombre d'accords conclus, dont sept dans les 50 plus grandes branches particulièrement suivies par le gouvernement, qui attend des entreprises des contreparties en matière d'emploi et d'investissement aux 40 milliards d'euros d'aides accordés d'ici à 2017.

«Après l’accord dans la branche Assurance signé la semaine dernière, ces deux nouveaux accords prouvent que la dynamique du Pacte de responsabilité et de Solidarité est en marche et qu’elle s’accélère», a commenté dans un communiqué le ministre du Travail François Rebsamen.

Dans la branche des services de l'automobile (405.000 personnes en 2014), les discussions menées depuis septembre «dans le cadre du Pacte de responsabilité» ont abouti à une «délibération paritaire» fixant «un objectif de 35.000 contrats en alternance d'ici à 2017», a annoncé la CFDT métallurgie. 

Cet objectif constitue «un effort» pour la branche, «où l'emploi est en recul depuis 10 ans et le nombre d'apprentis également», a expliqué à l'AFP Jean Mauriès, son secrétaire général adjoint. Au regard du niveau d'embauches, «17% des recrutements annuels seront proposés aux jeunes», observe le responsable CFDT.

Dans une conjoncture «compliquée», «la branche va continuer à former des jeunes», «c'est l'engagement que l'on prend pour répondre à ce pacte de responsabilité qui est une bonne avancée», a déclaré à l'AFP Francis Bartholomé, président du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). 

Mais pour Jean-Yves Sabot (FO), également signataire de la délibération, qui ne fait pas référence explicitement au pacte, «dire qu'elle relève du pacte est de la manipulation, de la récupération». «Notre branche s'est toujours fortement impliquée pour l'emploi, la formation et l'apprentissage», «bien avant» le pacte auquel FO est opposé, a-t-il souligné auprès de l'AFP.

Un accord a été également conclu dans les transports urbains de voyageurs (plus de 50.000 salariés hors RATP), selon l’Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP).

Signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, il vise l'embauche de 1.200 CDI sur trois ans et de 380 salariés en alternance par an d'ici à 2017.

La CGT-Transports relève que «les promesses faites par le patronat ne sont que l’évolution naturelle des effectifs». Pire, elles consacrent un «ralentissement des embauches».

Pressé de recueillir des contreparties au pacte, le Premier ministre Manuel Valls a dit espérer des accords dans des branches représentant plus de la moitié des salariés d'ici à la fin de l'année.

Les accords recensés par l'AFP concernent à ce jour des branches employant un peu moins de 3 millions de salariés, selon les chiffres du ministère du Travail arrêtés à fin 2010.

Il y a en France 18 millions de salariés dans le privé, dont 11,4 millions travaillent dans les 50 premières branches.