«Osez le féminisme!» veut inscrire le féminicide dans le code pénal
Le collectif «Osez le féminisme!» a réclamé vendredi l'inscription du féminicide dans le code pénal, dénonçant un système législatif défaillant, alors que de nombreuses femmes continuent de mourir assassinées par des hommes.
«Les meurtres de femmes ne sont pas de simples faits divers», a déclaré Claire Serre-Combe, porte-parole du collectif, lors d'une conférence de presse.
«Une femme sur 10 serait victime de violence au cours de sa vie», a-t-elle relevé, précisant qu'aucune enquête complète et précise n'existait sur le sujet.
A l'approche de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, cet organisme féministe a lancé une nouvelle campagne pour faire reconnaître la dimension machiste comme circonstance aggravante d'un meurtre.
Une pétition adressée à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et à la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Pascale Boistard, circule pour que la classe politique se saisisse de ce thème.
Très peu de recherches juridiques ont été réalisées sur la question du féminicide. Aux yeux de l'avocate pénaliste Isabelle Steyer, spécialiste du sujet, c'est en partie parce que certains termes n'existent pas dans la loi, qu'elle n'hésite pas à qualifier de «misogyne». Le droit français ne parle pas de «violences conjugales» et encore moins de «féminicide».
«Il y a des failles judiciaires» qui peuvent s'avérer être de véritables «linceuls pour les femmes», a-t-elle encore dénoncé lors de la conférence.
«Pour combattre le féminicide, il faut commencer par le nommer pour ensuite en repérer les mécanismes, qui sont toujours les mêmes», soutient pour sa part Pauline Arrighi, responsable de la campagne lancée par le collectif.
«Osez le féminisme!» entend aussi faire évoluer les mentalités, car «l'impunité des agresseurs» est directement liée au sexisme présent dans la société, estiment ses responsables.
Pour cela, le collectif demande, entre autres, que la notion de «crime passionnel», reconnu par le droit français, disparaisse du vocabulaire journalistique.