Stock et les auteurs de «Sarko s'est tuer» démentent le démenti de Jouyet

© 2014 AFP
— 
Le secrétaire général de l'Elysee Jean-Pierre Jouyet sur le perron du palais présentiel le 26 août 2014 à Paris
Le secrétaire général de l'Elysee Jean-Pierre Jouyet sur le perron du palais présentiel le 26 août 2014 à Paris — Pierre Andrieu AFP

Les auteurs du livre «Sarko s'est tuer» et leur éditeur ont qualifié vendredi de «contraire à la vérité» le démenti publié la veille par Jean-Pierre Jouyet pour tenter d'éteindre la polémique née de propos prêtés à François Fillon contre Nicolas Sarkozy.

Dans un communiqué, les éditions Stock et les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme contestent la version du secrétaire général de l'Elysée, dont l'interview, soulignent-ils, a été enregistrée avec son assentiment.

Les auteurs et leur éditeur détaillent cette rencontre avec le haut responsable de la présidence et proche de François Hollande, le 20 septembre à l'Elysée, avec force notes et dictaphones.

Au cœur de la polémique, ce que les deux journalistes appellent la «démarche» «stupéfiante»  qu'aurait engagée M. Fillon pour inciter l'Elysée à faire pression sur la justice contre M. Sarkozy.

«Jean-Pierre, tu as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir. Alors agissez!» aurait lancé M. Fillon lors de ce déjeuner, selon MM. Lhomme et Davet.

Les journalistes du Monde ont relevé vendredi avoir demandé «au secrétaire général de l’Elysée de confirmer la teneur du déjeuner» dont ils avaient déjà été informés «par des sources fiables».

Ils soulignent avoir tout enregistré «afin de restituer le plus fidèlement possible les propos échangés lors du repas du 24 juin 2014», tels que les aurait rapportés quatre mois plus tard M. Jouyet.

«Ils ont ensuite pris soin de rappeler M. Jouyet» afin «de lui indiquer que ce déjeuner du 24 juin 2014 et son contenu seraient mentionnés».

Le proche de M. Hollande «ne s’y est pas opposé, souhaitant seulement qu’aucune déclaration entre guillemets ne lui soit attribuée, ce que nos auteurs ont évidemment respecté».

Dès lors, le communiqué jeudi du responsable «démentant la teneur des conversations tenues lors du déjeuner, et même la réalité de l’entretien accordé à nos auteurs, apparaît clairement contraire à la vérité», écrivent MM. Davet et Lhomme.

M. Fillon avait été le premier, mercredi, à protester: «le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m'appuyer sur les plus hautes autorités de l'État pour faire pression sur l'autorité judiciaire est méprisable».

Le lendemain, M. Jouyet déclarait : «je démens» que l'ancien Premier ministre «ait tenu les propos» qui lui sont attribués dans ce livre. Mais en même temps, il présentait «ses excuses et regrets» à l'ex-Premier ministre.