Nice : Le pilote de l’hélico qui s’était crashé en novembre 2022 volait « sous l’emprise de drogues »

ENQUÊTE L’accident, survenu le 25 novembre 2022 à Villefranche-sur-Mer près de Nice, avait coûté la vie au pilote et à son passager, un Russe de 53 ans expert en cryptomonnaies

Fabien Binacchi
Un hélicoptère Airbus Helicopters H130. (Illustration)
Un hélicoptère Airbus Helicopters H130. (Illustration) — M. Lystseva / TASS / Sipa
  • Le crash d’un Airbus Helicopters H130, le 25 novembre 2022 près de Nice, serait dû à une erreur de pilotage provoquée par la prise de cocaïne et une brume marine, selon les premières conclusions du Bureau enquête accident (BEA).
  • « Le rapport n’est pas finalisé. Sa publication est proche [et prévue pour la fin octobre ou début novembre]. Je peux cependant vous confirmer le pilotage sous l’emprise de drogues », a indiqué un responsable à 20 Minutes.
  • Dans un communiqué, Monacair précise que le pilote, employé par la société depuis un an au moment du crash, « avait été soumis à deux tests salivaires » qui s’étaient révélés négatifs.

La nationalité et l’identité du passager avaient fait naître spéculations et rumeurs. Mais le crash de l’hélicoptère survenu le 25 novembre 2022 près de Nice et qui avait coûté la vie à Vyacheslav Taran, un Russe de 53 ans expert en cryptomonnaies, ne serait pas le fait d’une quelconque intervention extérieure. L’appareil, un Airbus Helicopters H130, se serait écrasé à Villefranche-sur-Mer à cause d’une erreur de pilotage provoquée par la prise de cocaïne et une brume marine, selon les premières conclusions du Bureau enquête accident (BEA), dévoilées ce mardi par Nice-Matin et confirmées à 20 Minutes par la compagnie Monacair.

« C’est bien ce qui nous a été rapporté par la gendarmerie ce mardi matin », a expliqué une porte-parole de la société monégasque. Du côté du BEA, on n’évoque pour le moment qu’une seule partie des éléments. « Le rapport n’est pas finalisé. Sa publication est proche [et prévue pour la fin octobre ou début novembre]. Je peux cependant vous confirmer le pilotage sous l’emprise de drogues », a indiqué un responsable à 20 Minutes. De la cocaïne a bien été détectée lors de l’analyse des cheveux de l’homme de 34 ans qui était aux commandes de ce vol Lausanne-Monaco, et qui est également décédé dans le crash.

Les « consommateurs cachés de cocaïne »

Des conclusions qui ont conduit la compagnie impliquée dans l’accident à réagir. Dans un communiqué, Monacair précise que le pilote, employé par la société depuis un an au moment du crash, « avait été soumis à deux tests salivaires » qui s’étaient révélés négatifs. La société assure avoir ainsi respecté « la réglementation européenne [AIR OPS] » qui « impose aux opérateurs de prendre les mesures propres à éviter qu’un navigant accède à bord sous l’influence de l’alcool et de substances psychotropes ».

Mais, à la lumière de cet accident, elle encourage à des mesures supplémentaires pour détecter les « consommateurs cachés de cocaïne » qui « représentant un risque pour la sécurité des vols ». « Dans l’attente que des dispositions spécifiques deviennent obligatoires », Monacair indique avoir décidé « d’inclure dans sa charte de bonne conduite la mention obligatoire pour tous les pilotes d’effectuer un test capillaire tous les six mois ». Une procédure qui sera aussi « systématiquement demandée lors du recrutement de nouveaux pilotes », appuie l’entreprise.

Les conclusions définitives du BEA devraient permettre de comprendre les circonstances exactes de l’accident et notamment comment un nuage de brume marine aurait pu tromper le pilote alors que l’appareil, en approche sur Monaco, volait à basse altitude.