Lyon : Enquête ouverte pour détournement de biens publics visant une cheffe de service au CHU

CONFLIT D’INTerrets Le parquet de Lyon a annoncé avoir ouvert une enquête qui vise une cheffe de service des Hospices civils de Lyon, pour « prise illégale d’intérêt » et pour « détournement de biens publics » à la suite d’un signalement de l’association Anticor

E.M.
Les faits concerneraient l’utilisation d’équipements du service d’ophtalmologie de l’hôpital Edouard-Herriot et une convention liant les Hospices civils de Lyon et la société Lyon Lasik dont l'un des gérants se trouve être le mari de la cheffe de ce service (Illustration)
Les faits concerneraient l’utilisation d’équipements du service d’ophtalmologie de l’hôpital Edouard-Herriot et une convention liant les Hospices civils de Lyon et la société Lyon Lasik dont l'un des gérants se trouve être le mari de la cheffe de ce service (Illustration) — E. Frisullo / 20 Minutes

Elle est la cheffe de service d’ophtalmologie de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon. Il est l’un des gérants de la société SCM Lyon Lasik. Deux choses les lient : le mariage et une convention liant de 2010 à 2022, les Hospices civils de Lyon et cette entreprise d’équipements de correction au laser. Une situation « de conflit d’intérêts » pour la Chambre régionale des comptes (CRC), qui a publié son rapport à l’automne dernier. Médiacités a par ailleurs révélé le 23 mai que l’association Anticor avait saisi la justice pour ce conflit d’intérêts à « 500.000 euros ».

Deux semaines plus tard, le parquet de Lyon a indiqué avoir ouvert une enquête du chef de prise illégale d’intérêt et de détournement de biens publics, confiée à la direction zonale de police judiciaire sud-est de Lyon, comme le rapporte Le Figaro.

La mise en cause se défend des accusations

Selon la CRC, la société lyonnaise « bénéficie d’équipements des HCL sans qu’aucun recensement ou appel à candidatures d’autres praticiens ait été effectué ». Cette obligation n’existait pas en 2010 mais une nouvelle réglementation qui impose les appels d’offres a été mise en place en 2017. Le rapport montre également que les tarifs n’ont jamais évolué, une révision était pourtant prévue chaque année dans la convention. Un manque à gagner calculé à près de 500.000 euros par la CRC.

La mise en cause, interrogée par Le Figaro, se défend en assurant que « la majorité des membres signataires en 2010 savait » que l’un des gérants de l’entreprise était son mari et qu’elle n’a pas signé elle-même l’accord. Concernant le détournement de biens publics, elle assure « ne pas intervenir dans les finances du CHU ». « C’est la SCM qui reversait les sommes nécessaires aux HCL. Je n’avais aucun moyen de détourner quoi que ce soit », explique-t-elle au journal.