Lille : Le préfet interdit le concert « secret » d’un groupe de rock identitaire
ordre public Les Francs-Tireurs Patriotes, qui avaient prévu de jouer quelque part à Lille, vendredi, n’auront pas l’occasion de déballer leur matos après qu’un arrêté préfectoral leur interdit de se produire sur « le territoire du département du Nord »
- Le groupe identitaire FTP devait donner un concert à Lille, vendredi, dans un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment.
- Deux jours avant l’événement, le préfet du Nord a pris un arrêté interdisant au groupe de se produire sur le territoire du département du Nord.
- Le représentant de l’Etat justifie sa décision par la « menace grave à l’ordre public » que représente cet événement.
Le 16 mai dernier, le groupe de rock identitaire Les Francs-Tireurs Patriotes annonçait sur sa page Facebook qu’il allait se produire « à Lille, le 9 juin prochain les copains ». Un événement secret, du moins assez confidentiel pour être passé sous les radars des autorités. Mais, après que le pot aux roses a été révélé pas nos confrères de la Voix du Nord, mairie de Lille et préfecture ont réagi, la première demandant l’interdiction du concert et la deuxième prenant, ce mercredi, un arrêté en ce sens.
Ainsi, sur instruction du ministre de l’Intérieur lui-même, le préfet des Hauts-de-France a « interdit, par arrêté du 7 juin 2023, sur l’ensemble du département du Nord, le concert du groupe de musique “Les Francs-Tireurs Patriotes” (FTP) prévu le vendredi 9 juin 2023 », a-t-on appris auprès de la préfecture. Une décision justifiée par « les événements survenus lors des précédentes prestations de ce groupe », explique la préfecture, notamment les « propos incitant à la haine raciale et à la violence à l’encontre des personnes de religion juive ». Dans les paroles des chansons de FTP, le représentant de l’Etat souligne aussi « l’apologie des crimes commis par les nazis ».
« Une menace grave à l’ordre public »
Outre le côté nauséabond du message véhiculé par le groupe, l’interdiction du concert est justifiée par « les réactions » que cela peut engendrer, avec une « une menace grave à l’ordre public ».
Sur sa page Facebook, le groupe, qui compte près de 3.500 fans, n’a pas réagi à cette interdiction. L’« Association de soutien aux mouvements identitaires et patriotes », l’Asmip, qui devait empocher les bénéfices du concert, devra trouver une autre source de revenus pour payer les frais de justice des « patriotes et lanceurs d’alerte ». A noter que cette même association a lancé une cagnotte pour le bar identitaire La Citadelle, à Lille, engagé dans des procédures judiciaires à hauteur de 20.000 euros après avoir voulu organiser une soirée « Qu’ils retournent en Afrique ».