Un curé pédophile maintenu à son poste : « Il est vicaire », reconnaît le diocèse de Cahors
Pédocriminalité Le prêtre n’exerce aucune activité pastorale directement en lien avec des mineurs, précise le diocèse de Cahors
La réponse du diocèse de Cahors ne s’est pas fait attendre après la diffusion du témoignage de Mickaël, victime d’agressions sexuelles par un prêtre lorsqu’il était enfant. L’homme de 34 ans a dénoncé lundi dans les colonnes de Médiacités et sur France 3 le fait que le curé condamné exerce toujours dans le Lot.
L’Eglise a réagi rapidement, affirme le diocèse
« Il est tout seul, sans aucune possibilité de vérification et de surveillance et pour moi, aujourd’hui, il n’a plus rien à faire en paroisse », a-t-il confié à l’AFP. Dans un communiqué de presse, diffusé lundi, le diocèse apporte quelques précisions. « Aujourd’hui, conformément à la sanction canonique, le prêtre concerné exerce un ministère paroissial restreint, sans activité pastorale directement en lien avec des mineurs, indique-t-il. Il est vicaire, sous la responsabilité d’un curé qui a été informé de sa situation et qui est vigilant sur ce point. »
Mickaël a également vivement critiqué l’ancien évêque de Cahors Mgr Norbert Turini assurant qu’il avait « minimisé » les faits. Dans son communiqué, le diocèse dément ses propos. Il explique que Mgr Norbert Turini a signalé « immédiatement les faits au procureur de la République », ce qui a débouché sur l’ouverture d’une enquête préliminaire. Puis, le diocèse affirme que l’ancien évêque a pris dans la foulée des « mesures conservatoires canoniques vis-à-vis du prêtre mis en cause ». Depuis août 2014, après la condamnation devant la justice, le prêtre a reçu l’interdiction par ses pairs d’exercer un ministère auprès de mineurs.
Une mise au point
Mickaël, ancien séminariste, a affirmé avoir reçu des pressions de certains membres de l’Eglise pour abandonner sa vocation car il avait osé briser le silence. « Il ne lui a pas été demandé de quitter le séminaire en raison des révélations qu’il avait légitimement et courageusement faites à propos de ce prêtre reconnu par la suite coupable », réfute le diocèse. Mais il confirme que les évêques en charge des séminaires doivent juger de « l’aptitude de tout candidat à exercer le sacerdoce ». Ainsi, « c’est dans le cadre habituel du suivi des séminaristes par leurs formateurs que cette demande [de quitter le séminaire] lui a été faite ».
Le prêtre a été condamné en 2013 à un an de prison avec sursis avec mise à l’épreuve de 18 mois par le tribunal correctionnel de Cahors pour atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime.