Covid-19 : Un médecin suspendu pour avoir consulté le statut vaccinal d’Emmanuel Macron
Secret médical Le généraliste assure qu’il n’a fait cette vérification qu’après avoir relevé une faille dans le système de sécurité et afin de la mettre en lumière
- Un médecin généraliste a été suspendu deux semaines par l’Ordre des médecins, une peine plus sévère que celle de Didier Raoult, après avoir consulté à deux reprises le statut vaccinal du président.
- Michaël Rochoy assure qu’il n’a fait cette vérification qu’après avoir relevé une faille dans le système de sécurité et afin de la mettre en lumière.
- Une erreur sur la date de la première injection d’Emmanuel Macron a été pointée du doigt par un article de « Mediapart » en juillet 2021, provoquant une enquête de l’Assurance maladie et ces poursuites.
Pas touche aux données médicales. Le médecin généraliste Michaël Rochoy, qui exerce à Outreau dans le Pas-de-Calais, a été suspendu quinze jours par l’Ordre des médecins, révèle le site spécialisé Egora. Les patients du docteur devront se passer de lui du 1er au 15 novembre à cause de « manquements aux obligations déontologiques ». L’Ordre des médecins des Hauts-de-France lui reproche d’avoir consulté deux fois le dossier vaccinal d’Emmanuel Macron, à l’été 2021.
Le généraliste a expliqué avoir découvert des failles de sécurité lors d’une consultation avec un patient sans carte Vitale. Il avait pu accéder à son statut vaccinal simplement en tapant son nom et sa date de naissance. Michaël Rochoy a ensuite vérifié le statut vaccinal du président de la République, dans une optique de « preuve concept », expliquait-il à l’audience qui s’est tenue en juin dernier à Lille.
Une sanction plus lourde que celle de Didier Raoult
En consultant ces données médicales, le praticien s’est rendu compte d’une erreur sur la date de vaccination du chef de l’Etat. Il assure en avoir informé l’Elysée qui l’aurait remercié de sa vigilance. Michaël Rochoy a de nouveau consulté le statut vaccinal d’Emmanuel Macron en juillet, après un article de Mediapart qui avait, aussi, mis le doigt sur cette erreur de date. A la suite de cet article, l’Assurance maladie a mené une enquête pour identifier la fuite, projetant le généraliste dans cette procédure.
Interrogé par nos confrères du Parisien, le médecin prend cette sanction avec philosophie, tout en soulignant que Didier Raoult a bénéficié d’une sanction plus légère. Le chantre de l’hydroxychloroquine comme remède au Covid-19 n’a en effet écopé que d’un blâme. « J’aurais peut-être dû prôner dans la presse des traitements inefficaces et inutilement dangereux, plutôt que vérifier la faisabilité d’accéder au pass du président de la République, qui avait donné son statut six semaines plus tôt », a commenté le généraliste.