Violences, suspects, autopsie... Le point sur la mort du petit Imran, retrouvé partiellement congelé

Meurtre Le corps du petit garçon, âgé de 7 ans, a été retrouvé à Perpignan au domicile de son père

Jérôme Diesnis
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La police judiciaire de Perpignan est en charge de l'enquête.
La police judiciaire de Perpignan est en charge de l'enquête. — ALLILI MOURAD/SIPA
  • Le 14 septembre, le corps du petit Imran est découvert dans la baignoire du domicile familial. Tout porte à croire qu’il a été tué, puis congelé. Son corps porte la trace de nombreuses violences. 
  • Connu de la justice, le père d'Imran est considéré comme le principal suspect. Salim B., âgé de 28 ans, avait la garde des enfants alors que la mère avait déposé plainte en juin pour des violences sur elle-même et ses enfants.
  • 20 Minutes fait le point sur cette affaire alors que le père n’aurait exprimé aucune empathie pour son fils.

« Une scène horrible, qui glace le sang », évoque Franck Rovira, le secrétaire régional du syndicat Alliance Police. « Certes, le métier de policier est difficile, on ne nous invite jamais pour un mariage ou un événement heureux. Mais là, c’est particulièrement effroyable », explique-t-il au micro de France Bleu Roussillon. Le jeudi 14 septembre, des fonctionnaires de la sûreté départementale ont découvert le corps tuméfié d’un enfant de 7 ans dans une baignoire. Tous les éléments laissent à penser qu’il aurait été préalablement congelé. Le père, présent lors de cette découverte, est considéré comme le principal suspect. 20 Minutes fait le point.

Comment le corps du petit Imran a-t-il été découvert ?

Le 14 septembre, une société des pompes funèbres de Perpignan est contactée par un homme. Celui-ci explique que son fils est décédé et qu’il souhaite procéder à la levée du corps, afin de l’inhumer en Algérie. Devant cette requête inhabituelle, l’employé lui demande davantage de renseignements, notamment son nom et son adresse. Le père lui transmet alors un certificat de décès, qui s’avère être un faux. Le médecin explique à l’employé des pompes funèbres, qui le contacte en raison de ses doutes, n’avoir jamais signé un tel document. L’employé alerte la police qui envoie immédiatement une patrouille dans cet immeuble du quartier populaire du Bas-Vernet, dans la préfecture des Pyrénées-Orientales.


Sur place et devant l’absence de réponse, les fonctionnaires enfoncent la porte d’entrée. Ils découvrent alors le corps du petit garçon dans la baignoire, le corps couvert d’ecchymoses et encore en partie congelé. Tout laisse à penser qu’il serait mort depuis plusieurs jours, avant d’avoir été mis dans un congélateur, placé à côté de la baignoire à l’arrivée des policiers.

Pourquoi le père avait-il la garde des trois enfants ?

Interpellé dans l’appartement, le père, Salim B., âgé de 28 ans, n’aurait exprimé aucune empathie pour son fils. Connu de la justice pour des faits de violences, il avait pourtant la garde de ses enfants. Les problèmes psychologiques de la mère seraient à l’origine de cette décision.

Selon l’avocat de cette dernière, Me Ilyacine Maallaoui, elle aurait déposé une main courante en janvier 2023. Puis une plainte « extrêmement circonstanciée » pour des violences sur elle-même et sur leurs enfants, en juin. « Elle savait [que ses enfants étaient en danger] et elle l’a porté à la connaissance de l’institution judiciaire, par le truchement du commissariat », a expliqué l’avocat sur le plateau de BFM.

Pourquoi l’oncle et la grand-mère paternelle ont-ils été mis en examen ?

Le père du petit garçon a été mis en examen dimanche pour « meurtre sur mineur de 15 ans » et pour « tentative de meurtre » sur ses deux filles, âgées de 4 et 5 ans. Deux enfants déposées par leur oncle aux urgences du centre hospitalier de Perpignan, au moment même où les policiers découvraient le corps de leur frère. Toutes deux portaient les stigmates de nombreuses violences. La plus touchée est inconsciente et présente un traumatisme crânien important. Leur pronostic vital n’est à ce jour plus engagé.

Dans la foulée, l’oncle a été interpellé, tout comme la mère des deux hommes. Tous deux ont été mis en examen, dimanche, pour « non-dénonciation de crime » et placés sous contrôle judiciaire. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Perpignan. L’autopsie du petit Imran doit être menée ce lundi. Elle doit notamment permettre de connaître le jour et les circonstances de son décès.