Var : Frappé par les vigiles d’une discothèque, un militaire succombe à ses blessures
ENQUÊTE Le jeune homme, qui n’a été médicalisé que le lendemain des faits, avait été laissé pour mort. Une information judiciaire est ouverte pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « non-assistance à personne en danger »
- Une information judiciaire pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « non-assistance à personne en danger » a été ouverte après le décès d’un militaire, frappé par les vigiles d’une discothèque, le 27 août à Solliès-Pont.
- Le jeune homme, qui n’a été médicalisé que le lendemain, a succombé à ses blessures cinq jours plus tard.
- Ni les agents de sécurité, également visés pour « entrave aux secours » et « modification illicite de scène de crime ou de délit », ni ses camarades qui l’avaient ramené jusqu’à son hébergement, n’avaient prévenu les pompiers.
L’affaire n’a été révélée que ce vendredi avec l’ouverture d’une information judiciaire pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et « non-assistance à personne en danger » après le décès d’un militaire, frappé par des vigiles à la sortie d’une discothèque, le 27 août, à Solliès-Pont (Var). Le jeune homme, qui n’a été médicalisé que le lendemain, a succombé à ses blessures cinq jours plus tard.
Ni les agents de sécurité, également visés pour « entrave aux secours » et « modification illicite de scène de crime ou de délit », ni ses camarades qui l’avaient ramené jusqu’à son hébergement, n’avaient prévenu les pompiers. Placées en garde à vue, huit personnes vont être déférées ce vendredi devant le juge d’instruction de Toulon, annoncent le préfet du Var et le procureur de Toulon dans un communiqué.
Traumatisme crânien avec hémorragie cérébrale diffuse
Cette nuit-là, c’est vers 5 heures du matin que le ton serait très vivement monté entre la victime et des employés de l’établissement de nuit Le QG. Deux videurs frappent violemment l’homme, qui perd connaissance. « Gisant inconscient sur la chaussée », son corps est ensuite « tiré par un groupe de quatre personnes dont trois vigiles et un client de l’établissement pour être dissimulé entre des véhicules stationnés », précisent le procureur et le préfet. Ils ne préviennent pas les secours. Pire, alors qu’un témoin les contacte et qu’ils arrivent sur les lieux, ils sont « orientés dans une mauvaise direction par un des vigiles » et repartent sans avoir pu prendre en charge la victime.
Les cinq autres militaires avec qui le blessé avait passé la soirée récupèrent finalement leur camarade et le transportent jusqu’à l’unité dans laquelle ils étaient tous hébergés. Eux non plus ne préviennent pas les secours. Ces derniers ne sont rappelés que le lendemain à la seule demande de leur encadrement, « alerté par les cris et devant la gravité des blessures » de la victime.
Transporté jusqu’à l’Hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne, à Toulon, le jeune homme y décède le 1er septembre. L’autopsie révélera que sa mort est « secondaire à un traumatisme crânien avec hémorragie cérébrale diffuse », indiquent encore le préfet et le procureur dans leur communiqué.
Les vigiles n’avaient pas d’agrément
Des auditions de témoins et l’exploitation de la vidéosurveillance de l’établissement ont mené à l’interpellation de huit personnes ces derniers jours. Trois vigiles, un des clients de la boîte de nuit, mais aussi quatre des cinq personnes qui avaient raccompagné la victime ont été placés en garde à vue mercredi et jeudi. Le juge d’instruction pourra décider dès ce vendredi de leur mise en examen. Le parquet a requis la détention provisoire contre les deux auteurs des coups et le placement sous contrôle judiciaire à l’encontre de tous ceux qui n’ont pas porté assistance à la victime.
Deux autres procédures sont parallèlement lancées. Une par le parquet « en raison de l’absence d’agrément du centre national des activités de sécurité privée des vigiles de l’établissement ». Et la seconde par la préfecture, qui pourrait conduire à la fermeture administrative de la discothèque pour une durée de six mois.