Gendarmes renversés dans la Creuse : Une reconstitution avec l’escroc britannique, un an après les faits
ENQUETE Robert Hendy-Freegard, un escroc britannique qui a fait l’objet d’un documentaire et d’un film, est mis en examen dans cette affaire pour « tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique »
La justice lui reproche d’avoir voulu les tuer, ce qu’il nie. Un an après avoir renversé deux gendarmes dans la Creuse, un escroc britannique connu pour avoir inspiré un documentaire et un film, participe jeudi et vendredi à la reconstitution des faits.
Robert Hendy-Freegard, 52 ans, est mis en examen pour « tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et incarcéré en France depuis octobre dernier. L’affaire avait débuté le 25 août 2022 à Vidaillat, un village du sud du département, où il possédait une maison avec sa compagne.
Huit jours de cavale
Ce jour-là, le quinquagénaire avait été contrôlé lors du transfert de son élevage de chiens, visé par une mise en demeure administrative. Alors au volant de sa voiture, il avait pris la fuite après un échange avec les gendarmes, percutant deux d’entre eux, qui se sont vus prescrire six et 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Après huit jours de cavale, il avait été interpellé par la police belge sur une autoroute près de Bruxelles, puis transféré devant un juge d’instruction à Limoges. « La reconstitution est un acte important dans la procédure. Mon client a toujours nié l’intention de tuer qui que ce soit, et ce de manière constante », affirme aujourd’hui l’avocate du Britannique, Juliette Magne-Gandois.
Il avait soutiré plus d’un million de livres sterling à plusieurs victimes
Robert Hendy-Freegard circulait incognito dans la Creuse mais est loin d’être un inconnu : un documentaire (The Puppetmaster : leçons de manipulation) et un film de fiction (Rogue Agent) lui ont été consacrés.
En 2005, il avait été condamné au Royaume-Uni à la prison à perpétuité pour enlèvement, tromperie et vol après avoir soutiré plus d’un million de livres sterling à des étudiants et à des femmes, en se faisant passer notamment pour un espion du MI5, les services secrets britanniques. Il avait été libéré en 2009 après avoir obtenu, en appel, la cassation de sa condamnation pour enlèvements.
À Vidaillat, ses voisins, qui le soupçonnent d’avoir exercé une emprise sur sa compagne pendant plusieurs années, doivent participer à la reconstitution comme témoins : « Ça va nous replonger dedans un an après mais on ne devrait pas apprendre beaucoup de choses. On attend surtout le procès », a indiqué l’un d’eux.