Bataclan : La plainte du père d’une victime contre une journaliste déclarée irrecevable

13 Novembre Après un article paru dans « Le Monde », il avait intenté une action en justice pour injure et diffamation

20 Minutes avec AFP
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Un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. — Eric TSCHAEN/REA

Son action n’a pas abouti. Le tribunal judiciaire de Paris a déclaré irrecevable jeudi la plainte pour injure et diffamation intentée par le père d’une victime de l’attentat au Bataclan du 13 novembre 2015 contre une journaliste du journal Le Monde. Le tribunal a fait état d’un « manque de clarté sur le nombre et la nature des éditions contenant les propos poursuivis ».

« A cette difficulté s’ajoute une incertitude majeure quant à l’étendue des propos poursuivis au titre de la diffamation publique », a indiqué le tribunal en se prononçant pour « la nullité » de l’acte de citation délivré au directeur de publication du Monde et à la journaliste. Le plaignant, Patrick Jardin, père d’une jeune femme de 31 ans, Nathalie, assassinée au Bataclan le 13 novembre 2015, contestait un article publié dans le magazine du Monde le 17 octobre 2021 et le lendemain sur le site en ligne du journal.

L’avocat du plaignant dénonce un article « extrêmement malveillant »

« Patrick Jardin, le père la haine des attentats du 13-Novembre », avait comme titre l’article publié dans M, le magazine du Monde. Dans la version en ligne, le titre était devenu « Au procès du 13-Novembre, la colère sans limite d’un père ». L’avocat du plaignant, Me Frédéric Pichon, avait dénoncé un papier « extrêmement malveillant ». La représentante du parquet avait reconnu que le titre de l’article comportait « des termes outrageants et méprisants ».

« On me dit haineux, c’est vrai, Monsieur le président, j’ai la haine », avait déclaré Patrick Jardin à l’audience du procès du 13-Novembre. Dans sa plainte, il reprochait également au journal de le présenter comme proche du groupuscule d’ultra-droite, Action des forces opérationnelles (AFO) dont les membres projetaient d’empoisonner de la nourriture halal dans les rayons de supermarché.

Cette affaire est actuellement à l’instruction et le nom de Patrick Jardin n’apparaît « ni de près, ni de loin » dans la procédure, avait rappelé son avocat à l’audience en dénonçant « une intention de nuire ».