Attaque au couteau à Annecy : Le point sur l’agression qui a fait six blessés, dont quatre enfants de 22 mois à 3 ans

L’attaque n’a duré qu’une poignée de secondes mais laisse, selon les mots d’Emmanuel Macron, « la Nation sous le choc ». Ce jeudi matin, un homme a poignardé six personnes, dont quatre enfants en bas âge, sur une aire de jeux d’Annecy, à quelques pas du lac. Les quatre enfants, ainsi qu’un adulte, « sont en état d’urgence absolue », a indiqué la procureure d’Annecy, Line Bonnet-Mathis, dans l’après-midi lors d’un point presse. Toutes les victimes ont été évacuées vers des hôpitaux alentour.

Que s’est-il passé ?

Selon les premiers éléments, l’homme aurait fait irruption vers 9h40 dans une petite aire de jeux située sur le Pâquier, une vaste étendue piétonne devant le lac d’Annecy. Il aurait alors, pour une raison inconnue, poignardé quatre enfants : un cousin et une cousine, une fillette néerlandaise et un garçonnet anglais. Sur des images de l’attaque, publiées sur les réseaux sociaux, on le voit courir dans ce petit parc, déterminé, semblant clairement chercher des enfants, repoussant les adultes qui essayent de s’interposer, poussant une femme qui protège une poussette. Les jeunes victimes sont âgés de 22 mois à 3 ans.

L’assaillant a ensuite pris la fuite mais a très rapidement été rattrapé par un équipage de police. C’est lors de cette interpellation que l’un des deux hommes poignardés a reçu une balle, tirée par un policier, a précisé la procureure. Une enquête sur ce point a été ouverte en parallèle. De nombreuses victimes « visuelles », témoins de la scène à l’instar d’une classe de lycéens, ont été également prises en charge. En fin d’après-midi, le parc était rouvert. Il n’y a « pas de danger dans la ville, pas de raison de penser qu’il y aurait un deuxième auteur », a insisté la procureure.

Que sait-on de l’assaillant ?

Selon nos informations, le principal suspect, Abdalmasih H., âgé de 31 ans, était jusqu’alors inconnu des services de police et des renseignements. Ce ressortissant syrien, né en octobre 1991, a pu être identifié grâce à un permis de conduire retrouvé sur lui, précise une source proche de l’enquête. Il était arrivé légalement en France en fin d’année dernière après avoir résidé en Suède pendant près de dix ans, indique à 20 Minutes une source proche du dossier. L’homme était marié à une Suédoise et avait un enfant de 3 ans, précise cette source. Tous deux sont restés là-bas

Le 28 novembre 2022, il avait déposé une demande d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofrpa), mais celle-ci lui a été refusée car il avait déjà obtenu ce statut en Suède en 2013. Un tel statut ne peut en effet pas être obtenu dans deux pays différents. En revanche, cela ne l’empêchait pas d’être en France de manière légale. Sur sa déclaration, il s’était déclaré en tant que Chrétien de Syrie, et une croix a été retrouvée sur lui lors de son interpellation. Au tout début de la vidéo, on l’entend d’ailleurs crier « au nom de Jésus Christ ».

Quelles sont ses motivations ?

Pour l’heure, on ignore tout des raisons qui ont poussé cet homme à commettre un tel acte. « Le mobile reste à déterminer », a indiqué la procureur de la République, indiquant que l’enquête, confiée à la direction centrale de la police judiciaire, était ouverte pour « tentatives d’assassinats ». Elle a cependant écarté la piste terroriste, précisant que pour l’heure « aucun mobile terroriste apparent » n’avait été décelé. « On ne peut pas exclure un acte insensé », a-t-elle ajouté, indiquant qu’il n’était ni sous l’emprise de l’alcool, ni de stupéfiants, selon les premières analyses.

Une cellule d’information au public a été activée à la préfecture de la Haute-Savoie. Elle est joignable au 04 50 33 61 33.