Ni sismiques, ni liées à des avions de l’armée… Les « secousses » ressenties de Cannes à Fréjus inexpliquées

X-Files Des témoignages publiés sur les réseaux sociaux, y compris par le maire de Cannes, faisaient état de « deux secousses » mercredi vers 17 heures. Sauf que les sismomètres n’ont rien enregistré et qu’aucune « activité militaire » ne serait en cause

Fabien Binacchi
— 
La ville de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. (Illustration)
La ville de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. (Illustration) — ANP
  • Mercredi après-midi, sur les coups de 17 heures, des messages postés sur les réseaux sociaux par des Azuréens persuadés d’avoir été témoins de plusieurs « séismes » ont été corroborés par le maire de Cannes qui évoquait sur Twitter « deux secousses consécutives ».
  • Sauf que, voilà, ni le Bureau central sismologique français, ni le Réseau national de surveillance sismique n’ont relevé quelconque événement significatif à cette heure-là.
  • Le phénomène ne correspond à « aucune mission ou activité particulière de l’armée de l’Air et de l’Espace, et notamment à aucun vol supersonique » et « pour le moment, aucune information ne nous permet de dire que la secousse résulte d’une [autre] activité militaire », indique le ministère des Armées.

« Vous aussi vous avez ressenti le tremblement de terre ? » « Tout a bougé ». « Les baies vitrées ont vibré ». Mercredi après-midi, sur les coups de 17 heures, les témoignages fleurissent de Cannes (Alpes-Maritimes) à Fréjus (Var). Selon des messages postés sur les réseaux sociaux, des Azuréens sont persuadés d’avoir été témoins de plusieurs « séismes ». Même le maire de la cité des festivals David Lisnard (LR) évoque sur Twitter « deux secousses consécutives » et rappelle que « le risque sismique dans notre secteur n’est pas de l’ordre du mythe ».

Sauf que, voilà, ni le Bureau central sismologique français (BCSF), ni le Réseau national de surveillance sismique (Renass) n’ont relevé quelconque événement significatif à cette heure-là. Le survol d’avions militaires serait donc en cause ? Renseignements pris, non plus. Cette thèse pourtant jugée la plus probable parmi les observateurs avertis, est infirmée à 20 Minutes par l’armée.



« Aucune mission, ni vol supersonique »

En août 2022, un avion de chasse avait provoqué la stupeur dans tout le département en franchissant le mur du son à basse altitude. Il n’en serait rien concernant les « secousses » de mercredi. « Le phénomène ressenti le 31 mai ne correspond à aucune mission ou activité particulière de l’armée de l’Air et de l’Espace, et notamment à aucun vol supersonique », nous a assuré une porte-parole.

Une manœuvre d’un autre corps, sur terre ou en mer, pourrait-elle être alors en cause ? Egalement contacté ce jeudi soir, le ministère des Armées indique à 20 Minutes que, « pour le moment, aucune information ne nous permet de dire que la secousse résulte d’une activité militaire ». Avant de préciser, tout de même : « cependant, nous procédons à des vérifications auprès de toutes les armées et services. »

En attendant ces conclusions définitives, la préfecture des Alpes-Maritimes, qui a mandaté son référent « séisme » pour tenter d’en savoir plus, « a pu fermer des portes » sur la recherche des causes de cet événement largement ressenti. Mais pas définir de cause. L’hypothèse d’une mine tirée dans une carrière a notamment été écartée grâce aux relevés du laboratoire Geoazur, confirme une porte-parole des services de l’Etat à 20 Minutes. La préfecture maritime dément elle aussi toute responsabilité. Aucune intervention n’était programmée mercredi. La vérité est donc pour le moment ailleurs. Hallucination collective ? Autre phénomène ? Le mystère reste, à date, entier.