Saint-Étienne : Un cheminot décède après avoir bu une gorgée d’un cubi abandonné contenant de la cocaïne

ACCIDENT MORTEL Lundi soir, un agent de la SNCF de 41 ans est décédé après avoir absorbé le contenu d’un cubi abandonné en gare de Saint-Etienne, qui portait la mention « Mojito » et dans lequel se trouvait de la cocaïne

20 Minutes avec AFP
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Un agent de la SNCF de 41 ans est mort après avoir absorbé une gorgée d'un cubi abandonné lundi soir, en gare de Châteaucreux, à Saint-Etienne (Illustration)
Un agent de la SNCF de 41 ans est mort après avoir absorbé une gorgée d'un cubi abandonné lundi soir, en gare de Châteaucreux, à Saint-Etienne (Illustration) — E. Piermont
  • Lundi soir, un agent de la SCNF est subitement décédé après avoir bu le liquide d’un récipient abandonné en garde de Châteaucreux.
  • Les analyses ont révélé que la boisson portant l’inscription « Mojito » contenait de la cocaïne et un produit anti-parasitaire considéré comme une substance vénéneuse.
  • Une enquête, confiée à la police judiciaire de Saint-Etienne, a été ouverte pour homicide involontaire et trafic de stupéfiants.

Lundi soir, un agent SNCF de Saint-Etienne est décédé après avoir bu une gorgée, avant de la recracher, d’un liquide contenu dans un récipient abandonné en gare de Châteaucreux. D’après les premiers éléments de l’enquête, cet homme de 41 ans a été empoisonné par un produit chimique toxique. De la cocaïne, a précisé ce jeudi le parquet, qui a saisi la police judiciaire après cette probable « overdose ».

« Le bag-in-box incriminé contenait de la cocaïne et du Lévamisole, produit anti-parasitaire inscrit sur la liste II des substances vénéneuses, régulièrement utilisé comme produit de coupe par les trafiquants de cocaïne », révèle le procureur de Saint-Etienne, David Charmatz.

Homicide involontaire

« Ces éléments ont conduit à modifier le cadre de l’enquête, désormais confiée à la police judiciaire de Saint-Etienne des chefs d’homicide involontaire et trafic de stupéfiants », alors qu’elle était jusqu’alors ouverte en « recherche des causes de la mort », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, André Merle, le procureur adjoint de Saint-Etienne avait indiqué que « l’autopsie réalisée aujourd’hui », excluait « tout risque NRBC (nucléaire, radiologique, biologique ou chimique), ainsi que tout acte de violence commis sur le corps de cet homme subitement pris de convulsions ».

Le récipient cubique dont le cheminot a bu une gorgée, portait la mention « Mojito ». L’homme, père de deux enfants, avait perdu connaissance quinze minutes après avoir absorbé le liquide. A leur arrivée, les secours n’ont pas réussi à le ranimer.

Un autre cheminot avait « porté le liquide à ses lèvres »

Un deuxième récipient se trouvait dans le même sac abandonné en bordure d’un quai de la gare stéphanoise. « Il portait l’inscription "Rhum" et contenait bien quant à lui une boisson alcoolisée », a précisé André Merle.

Ce sac a été remis « aux alentours de 18 heures par la Sûreté ferroviaire aux agents d’escale SNCF qui, au lieu » de le placer « aux objets trouvés, décidaient de le consommer », selon le parquet. Quatre d’entre eux se sont servi chacun un verre de l’un des « punches ». Celui qui a bu le premier et recraché en disant à ses collèges de ne pas y toucher a, peu après, fait un malaise entraînant son décès.

« Un autre de nos collègues cheminots qui avait porté à ses lèvres le liquide s’est quant à lui senti mal, il a été pris de picotements à la langue et aux lèvres », avait déclaré mardi un membre de la CGT Cheminots à laquelle appartenait le défunt. Le parquet révèle qu’il a subi des examens au CHU de Saint-Etienne montrant qu’il n’avait pas de séquelle.


La section de Saint-Etienne a déploré dans un communiqué le décès « soudain et prématuré » d’un « camarade apprécié de tous ».

L’enquête n’a débouché à ce stade sur aucune interpellation, mais la personne qui a déposé le paquet suspect devrait être identifiée par les caméras vidéosurveillance de la gare.