Bretagne : Le directeur d’un hebdomadaire porte plainte après des menaces de mort

PRESSE Basée à Carhaix, la rédaction du Poher a reçu des menaces liées à sa couverture du projet d’accueil de réfugiés à Callac

Jérôme Gicquel
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Implanté à Carhaix dans le Finistère, l'hebdomadaire Le Poher a été fondé en 1996.
Implanté à Carhaix dans le Finistère, l'hebdomadaire Le Poher a été fondé en 1996. — Le Poher
  • Le directeur de l’hebdomadaire breton Le Poher a porté plainte après avoir reçu un mail le menaçant de mort.
  • Ces menaces ont pour toile de fond le projet Horizons, un projet controversé d’accueil des réfugiés à Callac, qui a finalement été abandonné.
  • La rédaction du journal estime qu’elle n’a fait que son travail.

Malgré l’abandon du projet controversé d’accueil de réfugiés à Callac (Côtes-d’Armor), la tension reste toujours palpable dans le centre Bretagne. Fin janvier, la rédaction de l’hebdomadaire Le Poher, basée à Carhaix (Finistère), a reçu par mail un message « à connotation raciste et particulièrement menaçant et injurieux », a-t-elle indiqué mardi sur son site Internet. Intitulé « Chartier on va te crever », le message visait Erwan Chartier-Le Floc’h, historien et rédacteur en chef de l’hebdomadaire fondé en 1996.

« Il est inadmissible de voir des journalistes insultés ou menacés, c’est pourquoi nous avions saisi la justice », souligne la rédaction du Poher, précisant qu’une plainte pour menaces de mort avait été déposée le jour même à la gendarmerie de Carhaix.

« Nous avons fait notre travail de journalistes »

Ces menaces ont pour toile de fond le projet Horizons. Financée par un fonds privé, l’initiative visait à redynamiser le bourg rural de Callac avec l’accueil sur plusieurs années de dizaines de réfugiés dans des bâtiments désaffectés de la commune. Cible de l’extrême droite, le projet a finalement été abandonné début janvier par le maire de Callac, qui a préféré renoncer après les menaces reçues par plusieurs élus. « Personnellement, j’étais pour le projet mais ce n’était plus tenable, le conseil municipal allait tomber », avait-il déclaré.

C’est dans ce climat tendu que la rédaction du Poher a rendu compte à ses lecteurs de l’actualité autour de ce projet en interrogeant des habitants et des élus. « Notre intention n’était pas de prendre parti pour ou contre ce projet ni de nous prononcer sur la légitimité à le défendre ou à le critiquer, mais, répétons-le, de rendre compte », assure la rédaction.

« Nous avons fait notre travail de journalistes. De journalistes locaux, nous qui connaissons ce territoire où nous travaillons quotidiennement », poursuit l’équipe du Poher, qui ne demande désormais « qu’à continuer à faire son travail de journaliste sereinement et à rendre compte de l’actualité de ce territoire sans pressions d’aucune sorte et d’où qu’elles viennent. »