Corse : Un nouveau groupe clandestin se présente comme le « bras armé d’un mouvement révolutionnaire »
Violence Ce groupe, dont le sigle « GCC » est associé à une vingtaine d’incendies criminels survenus ces derniers mois, assure marcher « sur les traces du FLNC »
Nouvelle menace en Corse. Un groupe clandestin baptisé « Ghjuventu Clandestina Corsa » (GCC, Jeunesse clandestine corse) a annoncé mardi soir sa création dans un communiqué transmis au quotidien Corse-Matin et consulté par l’AFP. Se présentant comme « le bras armé d’un mouvement révolutionnaire », ce groupe dont le sigle est associé à une vingtaine d’incendies criminels survenus ces derniers mois dans l’île méditerranéenne, assure marcher « sur les traces du FLNC » (Front de libération nationale corse).
Selon lui, le FLNC, mouvement clandestin armé pour l’indépendance de la Corse, « semble se détacher de la lutte ». « Alors c’est à nous, la jeunesse corse, de la reprendre afin de faire front à l’État français et à son mépris », peut-on lire dans ce communiqué de trois pages. Dans son message, le groupe reprend les thématiques de prédilection des groupes clandestins corses en mettant en garde « les vendeurs de drogue » et les « spéculateurs » qui « doivent s’attendre à une violente réponse » du mouvement.
« Vérité sur l’assassinat d’Yvan Colona »
Le GCC demande « immédiatement et sans condition » la « libération de Charles Pieri », figure nationaliste corse de 72 ans suspectée d’avoir dirigé le FLNC. Il a été mis en examen le 9 décembre à Paris, notamment pour association de malfaiteurs terroriste et écroué dans le cadre d’une information judiciaire portant sur la menace de retour à la lutte armée du FLNC.
Le groupe GCC réclame également « le rapprochement des prisonniers politiques », l’instauration d’un « statut de résident » après « cinq ans d’habitation permanente » dans l’île, ainsi que « la vérité sur l’assassinat d’Yvan Colonna », militant nationaliste qui purgeait une peine à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat du préfet Erignac quand il a été agressé mortellement en mars 2022 à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône). Il exige aussi des cours de corse « obligatoire ».
Ce groupe revendique 17 actions contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques depuis l’apparition de ce sigle, le 4 août 2022, sur la façade d’une villa de Bastelicaccia (Corse-du-Sud) ciblée par un incendie criminel. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de « l’ensemble du dossier GCC », avait indiqué mardi matin le procureur d’Ajaccio, avant l’annonce de création de ce groupe.