Rhône : Deux enquêtes ouvertes pour viols et harcèlement scolaire d’un enfant de 11 ans par un camarade

INVESTIGATION Un élève d’une école de Condrieu, dans le Rhône, aurait subi pendant près d’un an des viols à répétition par un autre enfant. Sa famille a déposé plainte

Elise Martin
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Le harcèlement scolaire se serait déroulé dans cette école privée de Condrieu, dans le Rhône, quant aux faits de viols, ils se seraient passés chez le principal accusé
Le harcèlement scolaire se serait déroulé dans cette école privée de Condrieu, dans le Rhône, quant aux faits de viols, ils se seraient passés chez le principal accusé — Capture d'écran Google maps
  • Pendant près d’un an, un enfant de 11 ans aujourd’hui aurait subi des viols à répétition par un de ses camarades de classe d’une école privée de Condrieu, dans le Rhône.
  • Après s’être confiée à ses parents, la victime aurait subi d’autres formes de violences, de l’ordre du harcèlement scolaire quotidien, du même garçon et de deux autres écoliers.
  • Au total, trois plaintes ont été déposées par les parents de la victime et trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Vienne.

Deux enquêtes ont été ouvertes, une pour viol et une autre pour harcèlement scolaire, a indiqué à 20 Minutes le parquet de Vienne confirmant une information d’Actu Lyon. Un enfant de 11 ans aurait été violé et agressé sexuellement à plusieurs reprises, depuis l’hiver 2021 par un de ses camarades. Ce garçon ainsi que deux autres élèves, s’en prendraient également à lui à l’école privée des Marroniers, à Condrieu dans le Rhône, depuis la rentrée des vacances d’été, lorsqu’il a parlé de ce qu’il subissait à ses parents depuis près d’un an.

« En août, en rentrant de chez ce qu’il pensait être un ami, l’enfant victime a trouvé la force de confier les vraies raisons de ses douleurs au pénis », raconte maître Jean-Christophe Basson-Larbi, l’avocat de la famille. D’après lui, ce camarade de classe aurait imposé « systématiquement, à chaque fois qu’il recevait son copain à son domicile, des fellations et des pénétrations anales ». Entre l’hiver 2021 et août 2022, l’enfant s’est rendu à « cinq ou six reprises » chez le suspect et lors de cette dernière invitation, il aurait été mordu.

« Il parle de suicide »

Au moment où les parents apprennent les faits, ils décident de discuter avec le père du garçon en question pour obtenir des explications. « Cet homme aurait répondu que son fils aimait trop les petits culs pour que ce soit vrai, rapporte l’avocat. Et la rentrée des classes ne fait qu’empirer la situation pour la jeune victime. »

Dès septembre, le mis en cause aurait embrigadé deux écoliers pour se moquer, menacer, violenter et insulter l’enfant de 10 ans à l’époque. « Et ça, tous les jours », assure maître Jean-Christophe Basson-Larbi. Ce harcèlement scolaire a été, selon l’avocat, constaté par le corps enseignant et la directrice qui a convoqué les parents « sans que ça n’engendre de mesures concrètes », dit-il.

Il ajoute : « C’est l’écolier harcelé qui a été mis à l’écart, notamment à la cantine. Il subit encore plus de moqueries en mangeant avec les plus petits. Mon jeune client aimerait que tout cela s’arrête. Il parle même de suicide, de rêve où il s’imagine en train de mourir. »

L’institution « coupable dans son inaction »

L’état du garçon s’est particulièrement dégradé avec une prise de poids, un suivi psychologique et des crises d’angoisse qui l’empêchent de retourner en cours, indique l’avocat. « Il ne s’est pas rendu en classe depuis le 8 décembre, poursuit-il. C’était une journée portes ouvertes à l’occasion d’une fête organisée à l’école et le père du principal suspect en a profité pour agresser l’enfant. C’était également la date de convocation à la gendarmerie de son fils, la famille ayant déposé deux plaintes, pour viol et pour harcèlement scolaire, le 26 octobre ».

Maître Jean-Christophe Basson-Larbi précise qu’une autre plainte a alors été déposée à ce sujet le 29 décembre dernier. « Et une troisième enquête a été ouverte par le parquet en lien avec ces événements », a-t-il appris récemment.



Il appuie que cet homme encourt jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Son fils bénéficiera, lui, « d’une justice pour mineurs qui vise à prévenir plutôt qu’à sanctionner », suppose l’avocat. En attendant, il espère que l’institution des Marroniers réagira pour « protéger l’enfant victime » car elle se rend « complice et coupable dans son inaction ». « Une exclusion d’école aurait déjà dû avoir lieu », s’exclame-t-il.

Contactée par 20 Minutes, l’école privée assure, par communiqué, que « tout est fait de [son] côté pour qu’il n’y ait pas d’impact sur la vie de l’établissement et pour garantir le bien-être de [s] élèves ». En ce qui concerne les accusations de viols, l’institut pointe que « les faits supposés et présentés sont extérieurs à l’établissement et font l’objet d’enquêtes judiciaires, qui ne [le] mettent pas en cause ».