OGC Nice - Cologne : Ce que l’on sait après les violents affrontements entre supporteurs

FOOTBALL Des incidents ont éclaté avant la rencontre de Ligue Europa Conférence entre Nice et Cologne jeudi après-midi, y compris à l’extérieur du stade et dans le centre-ville de Nice. Trois enquêtes sont ouvertes. Un bilan fait état de 32 blessés

Fabien Binacchi
— 
Un déferlement de violence, jeudi, dans les tribunes de l'Allianz Riviera
Un déferlement de violence, jeudi, dans les tribunes de l'Allianz Riviera — Ralf Treese/DeFodi Images/Shutte

Une nouvelle fois, l’Allianz Riviera aura été le théâtre d’un véritable déferlement de violence. Jeudi soir, des affrontements entre supporteurs ont fait 32 blessés avant la rencontre de Ligue Europa Conférence entre l’OGC Nice et les Allemands du FC Cologne, finalement décalée d’une heure et conclue sur un score nul (1-1). Au lendemain de ces incidents qui ont suscité des réactions indignées, des interpellations pourraient avoir lieu.

Que s’est-il passé ? 

Pour les supporteurs allemands, les hostilités ont commencé dès l’après-midi dans le centre-ville de Nice. Avant même leur arrivée au stade. Ils ont dégradé des monuments et tagué des stations de tramway, occasionnant des frais de réparation de 35.000 euros, selon une première estimation que la mairie de Nice compte réclamer au club de Cologne. La ville et la régie des transports Lignes d’Azur vont porter plainte. Sur la place Masséna, la devanture de la boutique officielle de l’OGC Nice a également été abîmée. En début de soirée, de premiers affrontements ont eu lieu à l’extérieur de l’Allianz Riviera avant que la situation ne dégénère totalement à l’intérieur. Une heure avant le coup d’envoi, initialement prévu à 18h45, plusieurs centaines de spectateurs cagoulés aux couleurs de Cologne sur les plus de 8.000 présents dans la tribune Ray ont envahi la tribune présidentielle pour aller en découdre avec les fans niçois, installés eux dans la tribune populaire sud. Des bagarres ont éclaté, parfois avec des sièges ou des barres de fer arrachés dans le stade, faisant plusieurs dizaines de blessés. Des vidéos montrent un véritable chaos.



L’OGC Nice a également dénoncé un « passage en force aux contrôles d’accès du stade côté allemand ». Une réunion de crise entre des représentants de l’UEFA, le préfet des Alpes-Maritimes, le procureur de la République et le maire de Nice Christian Estrosi a été organisée et il a été décidé de reporter le coup d’envoi d’une heure. La préfecture, qui expliquait dans la soirée que les portes du stade avaient été « momentanément fermées, le temps que le calme revienne » après l’intervention des forces de l’ordre, a précisé qu’il n’y a eu ensuite « aucun incident pendant la rencontre ».

Quel est le bilan ?

Vendredi soir, un bilan faisait état de 32 blessés dont deux policiers et un stadier, et quatre personnes hospitalisées. Un supporteur venu de la tribune du FC Cologne a été transporté en « urgence absolue » après une chute de plus de 5 mètres entre deux niveaux des tribunes mais son pronostic vital n’était plus engagé en fin de soirée. « Très alcoolisé », selon le directeur de cabinet du préfet, cet individu était en fait un Parisien. La présence de supporteurs de la capitale dans la tribune du club allemand, en portant leurs couleurs, a ainsi été confirmée par plusieurs sources. Les « Supras Auteuil » du PSG ont sorti une banderole au début du match. La préfecture des Alpes-Maritimes explique ce vendredi que « le dispositif de sécurité composé de 450 policiers et gendarmes a été renforcé par 200 agents des forces de l’ordre en cours de journée », avec 600 stadiers. Elle assure qu’il était « proportionné au vu des éléments dont [elle] disposait et de l’évaluation du niveau de risque de cette rencontre ».

Interrogé également dans la matinée par 20 Minutes, le procureur de la République Xavier Bonhomme a indiqué de son côté qu’il n’y avait « pas eu d’interpellation à ce stade ». Le parquet a annoncé l’ouverture de trois enquêtes confiées à la sûreté départementale ayant « pour but d’identifier et d’interpeller les auteurs de ces infractions ». Elles concernent les « dégradations en réunion sur la boutique officielle du club de l’OGC Nice », les « violences en réunion aux abords du stade de l’Allianz Riviera » et les « violences en réunion au sein de l’enceinte sportive, introductions et jets de fumigènes et dégradations en réunion commises à l’intérieur du stade de l’Allianz Riviera ».



Quelles sont les réactions ?

Ces nouvelles scènes de violence entre supporteurs, qui rappellent celles qui avaient éclaté lors de la rencontre avortée entre Nice et Marseille en août 2021, ont notamment suscité l’ire de la ministre des Sports. « Il y en a marre, il y en a vraiment marre que notre sport soit sali de cette façon, qu’on ne puisse plus se dire qu’on va avec ses gamins de manière sereine et sécurisante dans un stade », a regretté Amélie Oudéa-Castéra. « Abasourdi », l’OGC Nice a de son côté « condamné avec la plus grande fermeté » ce « déferlement de violence ». La direction du club dit vouloir « que toute la lumière soit faite sur les conditions qui ont rendu possibles cette succession d’événements […] afin que les mesures nécessaires soient prises pour encadrer ses prochaines rencontres européennes ». Sur les réseaux sociaux, des supporteurs niçois mettent en cause le dispositif de sécurité en place jeudi soir. Après la rencontre, le coach Lucien Faivre s’est également exprimé sur ces affrontements : « C’est décevant, rageant de voir ça. Cela ne devrait pas exister ». Et de préciser : « Nos supporteurs n’ont rien à se reprocher. Je ne crains pas de suspension de stade. Ce serait trop injuste. »

L’entraîneur-adjoint de Cologne, André Pawlak, a également dénoncé « un vrai scandale ». « Il n’y a pas de mots. C’est très triste et difficile de voir ça », a-t-il dit. Le club allemand a reconnu que « les sanctions [contre lui] sont probables ». Le PSG a également réagi ce vendredi matin. S’il condamne « avec la plus grande fermeté les violences commises », il précise également que le « groupe Supras Auteuil a été dissous par un décret du 29 avril 2010 » et que ses membres ne sont « pas reconnus comme supporteurs du Paris Saint-Germain et sont interdits d’accès au Parc des Princes ».