Bretagne : Quatre personnes mises en examen après l’attaque d’un train de céréales
ENQUETE Un train de marchandises avait été bloqué par des manifestants le 19 mars près de Pontivy, causant le gaspillage de 142 tonnes de blé
- Quatre personnes ont été interpellées et mises en examen après l’attaque d’un train de marchandises le 19 mars en Bretagne.
- Menée par des militants écologistes, l’opération coup de poing avait entraîné la destruction de 142 tonnes de blé.
- Survenue un mois après le début de la guerre en Ukraine, l’action avait été condamnée de tous bords.
Trois mois après l’attaque d’un train de marchandises transportant des céréales en Bretagne, l’enquête a connu une avancée significative avec l’interpellation mardi par la gendarmerie de Pontivy de quatre suspects, deux hommes de 21 et 25 ans et deux femmes de 31 et 35 ans, a-t-on appris ce mercredi auprès du parquet de Lorient. Ils sont accusés d’avoir participé au blocage d’un train le 19 mars entre Saint-Gérand et Noyal-Pontivy dans le Morbihan. Transportant du blé tendre destiné à la fabrication d’aliments pour le bétail, le train avait été bloqué par des manifestants avec un muret de parpaings dressé en travers de la voie ferrée.
Réunis à l’appel du collectif « Bretagne contre les fermes usines », certains militants avaient ensuite ouvert les vannes des wagons du train, faisant ainsi déverser plusieurs centaines de tonnes de blé sur la voie. « Sur 1.390 tonnes de blé, 142 étaient finalement rendues impropres à toute destination », a précisé dans son communiqué Stéphane Kellenberger, procureur de la République de Lorient. Après cette attaque de train par des militants écologistes, qui pensaient à la base intercepter une cargaison de soja, une information judiciaire contre X avait été ouverte le 24 mars.
Les quatre individus placés sous contrôle judiciaire
A l’issue de leur garde à vue, les quatre mis en cause, « sans antécédents particuliers » et tous originaires de la région, ont été présentés au magistrat instructeur avant d’être mis en examen. Ils sont accusés « d’entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un train », « d’entrée dans l’enceinte d’un chemin de fer ou sortie par une issue non affectée à cet usage » et de « dégradation ou détérioration d’un bien d’autrui commise en réunion ». Deux d’entre eux ont également refusé de se soumettre au prélèvement de leurs empreintes génétiques. Les quatre individus ont été placés « sous un strict contrôle judiciaire » dans l’attente de la poursuite des investigations.
Cette action coup de poing, menée pour dénoncer l’agriculture intensive en Bretagne, avait suscité de nombreuses réactions de tous bords, un mois à peine après le début de la guerre en Ukraine. « Simplement inadmissible ! Mais aussi totalement irresponsable : détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… C’est affligeant », avait tweeté Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture de l’époque. Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot avait également condamné cette action. « Je ne soutiens pas des actions qui aujourd’hui mettent des céréales dont on a besoin partout sur la voie », avait-il indiqué.