Nord : Les passeurs proposaient un « pack » à 6.000 euros pour rejoindre l’Angleterre
ENQUÊTE Un réseau de passeurs a accumulé plus de 3 millions d’euros de bénéfices en faisant traverser des centaines de migrants en bateau vers la Grande-Bretagne
Mardi dernier, 15 trafiquants, issus de plusieurs pays et membres d’un réseau, ont été interpellés pour avoir fait passer des centaines de migrants en Grande-Bretagne, a appris l’AFP, lundi, de source policière.
Cette filière, composée d’Irako-kurdes, de Roumains, Pakistanais et Vietnamiens, allait chercher des migrants dans des camps à Grande-Synthe, dans le Nord, et les faisait traverser vers la Grande-Bretagne par bateaux. Ces embarcations étaient acheminées sur le littoral français en provenance de Chine via la Turquie puis l’Allemagne.
« Un réseau de criminels bien endurcis et organisés »
Selon l’enquête, commencée en octobre 2020, le réseau faisait passer « a minima 250 personnes par mois », soit quatre bateaux, de type « zodiac », qui peuvent transporter environ 60 personnes. Toutes ces personnes devaient payer un « pack » de 6.000 euros pour rejoindre la Grande-Bretagne. Un tarif qui a permis aux trafiquants d’accumuler environ 3 millions euros de bénéfices, selon l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi des étrangers sans titre (Ocriest).
« Au fur et à mesure de l’enquête, le réseau s’est industrialisé. Il s’agissait d’un réseau de criminels bien endurcis et organisés grâce à la complicité de chauffeurs, de banquiers occultes et de personnes qui détectaient les balises de la police », a expliqué à l’AFP Xavier Delrieu, le chef de l’Ocriest en charge de l’enquête menée par le parquet de Dunkerque.
Mardi dernier, en lien avec le Raid et la BRI, quinze personnes ont été interpellées, et environ 40.000 euros ont été saisis en liquide.
Selon le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux, 31.500 tentatives de départ vers la Grande-Bretagne ont été enregistrées alors que 7.800 personnes ont été secourues depuis le début de l’année, des chiffres qui ont doublé depuis août.