Paris : Un enfant de deux ans blessé à l’œil par une toxicomane au jardin d’Eole
CRACK Une toxicomane a blessé à l’œil un petit garçon avec son sac qu’elle faisait tournoyer
Le geste est irréfléchi, absurde, mais accentue un peu plus la tension entre les habitants du quartier Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, et les consommateurs de crack, très présents dans cette zone. Samedi dernier, en milieu d’après-midi, un petit garçon de deux ans a été blessé au niveau de la joue et de l’œil par la boucle d’un sac à main qu’agitait une femme toxicomane aux abords du jardin d’Eole. « Il n’a pas été conduit à l’hôpital et lundi, sa mère a indiqué que son état de santé ne présentait pas d’inquiétude », précise une source policière.
Selon les premiers éléments de l’enquête, une femme dont l’attitude ne laissait guère de doute sur son addiction au crack aurait d’abord eu un différend avec plusieurs passants aux abords de la place Stalingrad. Elle aurait d’abord insulté et bousculé une passante qui s’apprêtait à entrer dans une bouche du métro, donné un violent coup avec son sac à un homme attablé à un café. Puis cette toxicomane s’est dirigé vers cette mère de famille dont le petit garçon est en poussette. Alors qu’elle fait tournoyer son sac tout en tenant des propos incohérents, l’enfant est touché en pleine figure par la boucle en métal. « Elle a immédiatement été interpellée par les fonctionnaires de police », assure cette même source, précisant que son état psychique n’étant pas compatible avec une garde à vue, elle a été conduite à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris.
Vers une évacuation du jardin d’Eole
Reste que les photos de l’enfant, l’œil tuméfié, la pommette enflée, diffusée lundi soir sur les réseaux sociaux par un collectif de riverains, ont provoqué une intense onde de choc dans le quartier. Et relancé un peu plus le débat sur la place des consommateurs de crack estimé, par la préfecture à 150 environ, dans ce quartier du nord de Paris. Depuis la mi-mai, ces derniers sont invités à rester dans le parc des Jardins d’Eole, situé à environ 500 mètres de la place Stalingrad. « C’est non seulement un lieu qu’ils connaissent bien puisque de nombreux toxicomanes passent leur journée dans la partie haute de ce parc mais c’est également une zone où il y a relativement peu de riverains et où les nuisances seront donc moins importantes », estimait au lancement de ce nouveau plan une source préfectorale.
Mais la mairie a d’ores et déjà promis que ce plan – provisoire – prendrait fin à la fin du mois de juin et que les riverains retrouveraient le parc du jardin d’Eole dès le mois de juillet. Reste cependant à trouver une solution pour prendre en charge ces toxicomanes, dont une large partie est en errance et vit dans la rue. Dans un rapport publié en janvier, fruit d’un travail de deux ans, l’Inserm et l’Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) recommandaient l’ouverture de structures d’accueil de jour comme de nuit pour les usagers de crack mais également de quatre salles d’inhalation à l’image des « salles de shoot » afin de limiter la consommation dans l’espace public et de mieux encadrer la prise en charge. La Mairie de Paris y est favorable, tout comme le maire d’arrondissement, les autorités policières et judiciaires moins : elles craignent la création de lieux de fixation des toxicomanes.