Corse : Une enquête ouverte pour «violences avec arme et préméditation» après le bizutage d'un militaire

ARMEE Une enquête a été ouverte après la plainte d’un militaire victime d’un violent bizutage, consistant notamment à recevoir des tirs d’avions de chasse

M.Cei. avec AFP
La base militaire de Solenzara en Corse.
La base militaire de Solenzara en Corse. — Francois Mori/AP/SIPA

Ligoté à une cible, un sac sur la tête, pendant que des avions de chasse effectuaient des tirs réels. Tel est le bizutage ​traumatisant dont un militaire a été victime sur la base militaire de Solenzara en Corse.

Ces faits violents ont conduit le parquet de Marseille à ouvrir ce lundi une enquête pour « violences avec arme et avec préméditation », indique la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens dans un communiqué de presse.

« Bizuter exprès »

En mars 2019, le jeune militaire d’une vingtaine d’années, qui venait d’être affecté à Orange (Vaucluse), avait été emmené en Corse, sur la base de Solenzara, « pour le bizuter exprès », selon Me Frédéric Berna, son avocat.

Ses nouveaux collègues lui avaient attaché un sac sur la tête, avant de le ligoter et de le jeter « violemment » à l’arrière d’un pick-up, lancé à vive allure sur des routes corses en mauvais état.

« Sanctions fermes »

Arrivés sur la base aérienne, ses tortionnaires l’avaient attaché à un poteau, puis laissé seul, aveuglé sous son sac. Pendant une vingtaine de minutes, le militaire avait alors entendu des avions passer autour de lui et effectuer des tirs réels, « un bruit effrayant et impressionnant » bientôt relayé par des tirs simulés dans sa direction, est-il indiqué dans la plainte, que l’AFP a pu consulter.

Interrogée, l’armée de l’air a indiqué avoir mené une enquête de commandement sur ce bizutage et avoir prononcé « des sanctions fermes » contre les responsables, sans en préciser la nature.