Meurtre de Tom dans l’Aisne : Le meurtrier du petit garçon condamné à la prison à perpétuité
PROCES Ce dernier a toujours clamé son innocence
Après plus de six heures de délibéré, le verdict est tombé. La cour d’assises de l’Aisne a condamné vendredi Jonathan Maréchal à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Tom, neuf ans, et l’atteinte sexuelle à son cadavre, en 2018 dans un village picard. La cour a presque suivi les réquisitions de l’avocat général, sans toutefois prononcer la peine de sûreté de 22 ans qu’il avait réclamée.
A l’énoncé du verdict, l’accusé n’a eu aucune réaction, alors que plusieurs personnes éclataient en sanglots sur les bancs des parties civiles. « Cette vérité judiciaire (…) était très attendue et a été très bien accueillie. C’est une heureuse décision de justice », a salué Me Paul Henri Delarue, avocat des parties civiles.
Le corps nu et recouvert d’essence
Le 28 mai 2018, le corps de Tom, quasiment nu et ne portant que des chaussettes, un T-shirt relevé au niveau du cou, avait été découvert par des gendarmes au fond du jardin d’une maison abandonnée du Hérie-la-Vieville, village de 230 habitants, à 30 km de Saint-Quentin.
Le corps, recouvert d’essence, était dissimulé sous des orties recouvertes d’une palette. L’autopsie avait révélé que la mort était «due à un traumatisme crânien ». Elle avait aussi révélé des traces de viol.
« Je n’ai ni violé ni tué Tom »
« Je comprends la douleur de la famille. Je n’ai ni violé ni tué Tom », avait déclaré avant que la cour ne se retire, Jonathan Maréchal. Voisin de l’enfant et aujourd’hui âgé de 30 ans, cet homme au casier judiciaire vierge, schizoïde selon des experts psychiatres, niait les accusations depuis le début, lundi, du procès.
L’avocat général Guillaume Donnadieu l’a au contraire jugé « coupable », défendant lors des réquisitions « la thèse d’une pulsion sexuelle subite provoquée par la présence de l’enfant ». Il a souligné que son « empreinte génétique », comme celle de Tom, avait été retrouvée sur un bidon d’essence dans le jardin, et que l’accusé avait reconnu avoir été « le dernier à avoir vu l’enfant ».
« Des troubles de la personnalité mais pas de maladies mentales »
« Le décès de l’enfant ne provoque en lui aucune tristesse », a lancé Guillaume Donnadieu. « La question de l’irresponsabilité doit être écartée. Il a des troubles de la personnalité mais pas de maladies mentales ».
En garde à vue, l’accusé avait livré aux enquêteurs « ce qu’il déclare être des souvenirs, sous forme de flashes apparus dans son sommeil, relatif au meurtre du petit Tom ». Revenu depuis sur ces propos, il évoquait alors « la présence de sang sur ses vêtements » et la vue d'« un corps étendu, la tête ensanglantée ». Une scène « parfaitement compatible avec la scène de crime », alors que « nous savons que l’enfant a été frappé avec un parpaing », selon le magistrat.
« Il ne peut pas dire cette vérité. Il fait un blocage »
« J’ai essayé de l’exhorter à dire la vérité. En vain. Il est introverti, hermétique. Il ne peut pas dire cette vérité. Il fait un blocage », avait pour sa part plaidé pour la défense Me Cyril Bouchaillou. Sur le volet d’atteinte à l’intégrité du cadavre, il avait demandé l’acquittement, au bénéfice du doute.
« Dans ce dossier, on peut faire toutes les fantasmagories possibles. Les éléments ne vont pas dans le sens d’un viol post mortem. C’est spéculer, ajouter quelque chose à un crime terrible », avait-il avancé. Après l’annonce du verdict, l’avocat a indiqué qu’il ne pensait pas faire appel à ce stade.