Gers : Plainte déposée après l'attaque d'un berger malinois sur une femme enceinte et sa mère

ATTAQUE Une femme enceinte de cinq mois et sa mère ont été gravement mordues par le berger malinois de leur voisin mi-février à L’Isle-Jourdain, dans le Gers. Depuis, la situation sur place est tendue

Nicolas Stival
Un berger malinois a blessé deux femmes à L'Isle-Jourdain. Illustration.
Un berger malinois a blessé deux femmes à L'Isle-Jourdain. Illustration. — Adem Altan / AFP
  • Le 17 février, une future maman et sa mère étaient attaquées par le chien de leur voisin à L’Isle-Jourdain, dans le Gers.
  • Une plainte a été déposée par les victimes, mais aussi par le propriétaire du malinois.
  • Du côté de la mairie, on tente de trouver des solutions pour apaiser le conflit.

Un mois après les faits, le traumatisme demeure au sein de la famille Gagnard à L’Isle-Jourdain, une commune de 9.000 habitants à l’est du Gers. « Mon épouse fait des cauchemars toutes les nuits et avec sa mère, elles n’osent plus sortir de chez elles », explique Guillaume. Sa femme Miao, enceinte de cinq mois, et sa belle-mère Jian-Lu ont été attaquées par le berger malinois de leur voisin, le 17 février peu après 10h30, alors qu’elles se promenaient près de leur maison.

Transportées au CHU de Purpan, à Toulouse, elles n’en sortiront que vers 20 heures. Bilan : quatre jours d’ITT ; à cause de morsures à la jambe pour la première, à l’épaule et au dos pour la seconde. Mais aussi, même si l’enfant à naître va bien, des blessures psychiques durables, qui ont poussé le chef d’entreprise à alerter la presse, le week-end dernier, photos à l’appui.

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« Après les faits, j’ai écrit des courriers au maire, au procureur de la République d’Auch, à la préfecture et à la DDSP », poursuit Guillaume Gagnard. Joint par 20 Minutes, le procureur, Jacques-Edouard Andrault, confirme que « la procédure est en cours » après la plainte déposée par le Lislois. L’enquête est confiée à la communauté de brigades de gendarmerie de L’Isle-Jourdain. Le magistrat confirme par ailleurs que le propriétaire du malinois a déposé une plainte pour « dégradations ».

Des plaintes des deux côtés

« J’étais au travail quand les faits ont eu lieu et, quand je suis arrivé sur place de suite après l’attaque, les gendarmes et les pompiers n’étaient pas encore arrivés, avance Guillaume Gagnard. Avec la voiture, j’ai repoussé le chien vers l’intérieur du campement des voisins, des marginaux installés sur un terrain en zone naturelle. Le maître du chien me reproche d’avoir dégradé les panneaux solaires. »

Du côté de la mairie, « on essaie d’apporter tranquillité et sérénité à tous les riverains et les promeneurs, assure Christophe Cerpedes, le directeur général des services (DGS). Et parmi eux, il y a le maître du chien, que l’on a déjà rencontré. Lui et sa famille ont un mode de vie particulier, mais ils sont propriétaires du terrain sur lequel ils vivent légalement. » D’ici la semaine prochaine, plusieurs discussions sont prévues entre la municipalité et les différentes parties.

« Nous avons déjà rencontré le propriétaire de l’animal pour vérifier les mesures prises depuis l’attaque, comme le renforcement du système d’attache du chien et le rehaussement des clôtures, reprend le DGS. La police municipale patrouille tous les jours pour vérifier s’il ne divague pas. Sinon, il y aura contravention et mise en fourrière. Le maître a conscience que c’est l’attaque de trop. » D’autres incidents, moins graves, auraient en effet déjà eu lieu avec d’autres voisins.

Le malinois pas menacé

Une expertise vétérinaire a indiqué que le chien était à jour sur le plan sanitaire et une évaluation comportementale l’a classé à un niveau deux sur quatre, « ce qui signifie qu’il n’est pas jugé comme dangereux, notamment avec son maître », décrypte Christophe Cerpedes. Un argument que développe le propriétaire de l’animal, interrogé par La Dépêche du Midi​.

« Je ne veux pas que le malinois soit euthanasié, clame Guillaume Gagnard. Nous avons des animaux et je sais que ce sont les maîtres qui sont responsables de leur chien. » En attendant que la justice rende son verdict, l’ambiance reste plus que tendue dans ce secteur boisé de la petite ville gersoise, réputée d’ordinaire pour son calme.