Hauts-de-Seine : Les policiers de la BRI arrêtent les braqueurs d’un camion transportant des cigarettes

ENQUETE Quatre hommes ont été interpellés en flagrant délit par les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Versailles après s’être attaqués à un camion transportant des cigarettes dans les Hauts-de-Seine

Thibaut Chevillard
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Les policiers de la BRI de Versailles ont interpellé quatre hommes qui avaient braqué un camion transportant des cigarettes (illustration)
Les policiers de la BRI de Versailles ont interpellé quatre hommes qui avaient braqué un camion transportant des cigarettes (illustration) — PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Quatre hommes ont été interpellés fin février dans le Val-de-Marne par la BRI de Versailles (Yvelines) après avoir braqué un camion transportant des cigarettes.
  • Les policiers avaient repéré les voitures utilisées par les malfaiteurs qui avaient été volées. En les surveillant, ils ont identifié les membres de cette équipe qu’ils n’ont dès lors plus lâchés.
  • Jugés en comparution immédiate, les quatre hommes ont écopé de peines allant de 12 à 30 mois de prison.

Difficile aujourd’hui de braquer une banque ou une bijouterie. Alors que ces établissements ont, depuis quelques années, amélioré leurs dispositifs de sécurité, les malfaiteurs ciblent désormais les camions transportant des marchandises comme des bouteilles de parfum, de champagne, ou des iPhones. L’équipe qui a été mise hors d’état de nuire par les policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Versailles (Yvelines) et du service de police judiciaire de Meaux, elle, faisait dans le vol de cigarettes. « C’est hyperrentable pour eux et c’est une marchandise qui n’est pas traçable », nous explique un enquêteur.

Tout commence début février. Les policiers de la BRI repèrent des voitures volées. Par expérience, ils se doutent qu’elles serviront à la commission d’infractions. « La BRI est une unité qui travaille d’initiative, précise notre source. On s’intéresse aux moyens de transport et ils nous mènent aux faits. » Cette fois encore, les policiers ont vu juste. Discrètement, ils vont surveiller ces Renault Meganes et identifier une équipe composée de malfaiteurs aguerris : deux hommes sont notamment connus de la BRB (brigade de répression du banditisme) et de la BRI pour des attaques de bijouterie.

Jugés en comparution immédiate

Les malfrats semblent s’intéresser à une société de transport de tabac. Les choses s’accélèrent le 16 février. Ce jour-là, les policiers observent les quatre hommes récupérer ce qu’ils appellent dans leur jargon des « voitures de guerre » et partent en convoi. Ils l’ignorent, mais les policiers sont à leurs trousses. Comme prévu, l’équipe file un camion qui livre des cigarettes aux bars-tabacs. Soudain, le chauffeur s’arrête et descend pour livrer sa marchandise à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). C’est le moment qu’ils choisissent pour s’emparer d’une trentaine de cartons de cigarettes qu’ils chargent dans les coffres des Renault avant de prendre la fuite.

La scène s’est déroulée sous les yeux des policiers bien décidés à ne pas les lâcher. Un peu plus loin, les Meganes s’immobilisent. L’équipe charge la marchandise volée dans d’autres voitures après avoir partagé le butin entre chaque membre. Ils pensaient avoir réussi leur coup. Mais quelques minutes plus tard, les policiers de la BRI les interpellent « sans incident ». Une partie sur l’autoroute A4, dans le Val-de-Marne, l’autre à Villiers-sur-Marne. Les quatre hommes, âgés de 35 à 45 ans, ont été jugés en comparution immédiate le 23 février pour vol avec violence. Ils ont écopé de peines allant de 12 à 30 mois de prison.

« Attaques de diligences »

La relative clémence de la justice s’explique par le fait que ces malfaiteurs n’avaient pas d’armes à feu au moment des faits. « Ils ont compris qu’avec, ils pouvaient prendre trois fois plus de prison », souffle une source policière. Pour les chauffeurs, qui ne veulent prendre aucun risque, ça ne change pas grand-chose. « Ils voient quatre mecs très déterminés, équipés de matraque ou de bombes lacrymogène… Ils ne vont pas s’interposer. » Ce que cet enquêteur qualifie d'« attaques de diligences » n’est pas près de cesser.