Pyrénées : En pleine nuit, 25 contrebandiers abandonnent en pleine montagne 18.000 paquets de cigarettes

TRAFIC A la vue des douaniers, 25 marcheurs convoyant des cigarettes de contrebande en altitude ont abandonné leur marchandise

Béatrice Colin
Des douaniers dans les Pyrénées françaises, près d'Ax, non loin de l'Andorre, traquant les contrebandiers de cigarettes.
Des douaniers dans les Pyrénées françaises, près d'Ax, non loin de l'Andorre, traquant les contrebandiers de cigarettes. — RAYMOND ROIG / AFP
  • Dans la nuit de mardi à mercredi, plus de 350 kg de cartouches de cigarettes en provenance d’Andorre, soit 18.000 paquets, ont été abandonnés par des contrebandiers en pleine montagne.
  • Les douaniers ont mis en fuite 25 marcheurs convoyant pour plus de 18.000 euros de tabac destiné à la revente sur le marché toulousain.

Dans les Pyrénées, à une certaine altitude, on peut croiser des bouquetins, des marmottes et parfois des randonneurs. Mais rarement en pleine nuit et en altitude. Ces sorties nocturnes sont en général le fait non pas d’amoureux de la montagne, mais de trafiquants de cigarettes qui prennent les chemins de traverse entre l’Andorre et la France pour éviter les contrôles douaniers, non loin de la route nationale 20.

Comme celui qui a eu lieu la nuit dernière. Vingt douaniers des brigades d’Ax-les-Thermes et de Porta ont mis en place un dispositif en altitude pour intercepter les contrebandiers. Une opération qui a porté ses fruits, puisque au cours de la nuit, ils ont croisé la route de 25 marcheurs à la cargaison plus que suspecte. Ces hommes ont pris la fuite à la vue des douaniers et ont abandonné en pleine montagne plus de 350 kg de cartouches de cigarettes en provenance d’Andorre, soit 18.000 paquets.

Marché toulousain

Les contrebandiers transportaient la marchandise dans des sacs confectionnés spécialement, tels des sherpas. Ce tabac, représentant une valeur de 180.000 euros sur le marché légal, était vraisemblablement destiné au marché toulousain.

« Ce trafic de contrebande de cigarettes est le fait d’organisations criminelles organisées et déterminées. D’habitude c’est un trafic de fourmis, là cela montre qu’ils n’hésitent pas à prendre des risques, y compris celui d’être en montagne en pleine nuit malgré les conditions météo difficiles », indique un porte-parole de la direction régionale des douanes de Toulouse.

En novembre 2018, un jeune passeur de cigarettes avait été ainsi retrouvé en d’hypothermie en altitude près du Pas-de-la-Case, avant de mourir dans un hôpital andorran.