Bordeaux : Le mari de la femme tuée d'un coup de couteau mis en examen pour assassinat et écroué
FEMINICIDE « Plusieurs éléments de l’enquête » accréditent l’hypothèse d’un acte prémédité, selon le parquet
- Une femme de 32 ans avait été trouvée lundi tuée d’un coup de couteau, dans les parties communes d’un immeuble du quartier populaire du Grand-Parc.
- Son mari, âgé de 41 ans, avait été interpellé mardi soir.
- Après être passé aux aveux jeudi, il a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire.
Le mari d’une mère de quatre enfants retrouvée morte lundi à Bordeaux avec un couteau dans le thorax, a été mis en examen jeudi soir par un juge d’instruction pour « assassinat » et placé en détention provisoire, a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
Interpellé mardi soir, au lendemain du drame, le suspect a donc été mis en examen pour meurtre avec préméditation au terme de sa garde à vue. « Plusieurs éléments de l’enquête » accréditent l’hypothèse d'un acte prémédité, a indiqué à l’AFP le procureur de la République adjoint de Bordeaux Jean-Luc Puyo.
Le suspect invoque une dispute
Agé de 41 ans, le suspect, Merzouk O. un ressortissant algérien sans profession, a nié dans un premier temps son implication avant d’avouer finalement en garde à vue avoir tué sa femme, dont il était séparé depuis plus de deux ans. Il conteste cependant la préméditation invoquant une dispute dont le ton est monté. Aux enquêteurs, il a indiqué qu’il souhaitait revenir avec elle.
La victime de 32 ans, Safia Mohammedi, une ancienne aide-ménagère, avait été trouvée lundi par les secours, prévenus par le voisinage, dans les parties communes d’un immeuble du quartier populaire du Grand-Parc. Elle portait des traces de blessures à l’arme blanche au cou et avait un couteau planté dans le thorax. Le couteau avait été récupéré sur place, dans l’appartement de la victime.
Une plainte de sa femme le 12 avril pour des violences conjugales
L’homme, sans casier judiciaire, avait fait l’objet d’une plainte de sa femme le 12 avril pour des violences conjugales qu’il contestait. Il devra en répondre en janvier devant le tribunal correctionnel. A l’époque des faits dénoncés, a expliqué le parquet, la femme n’avait pas souhaité être examinée par le centre d’accueil d’urgences des victimes d’agressions (Cauva), une structure des Hôpitaux de Bordeaux qui prend notamment en charge les victimes de violences conjugales.
Les quatre enfants de la victime, âgés de 2 à 11 ans, ont fait l’objet d’un placement d’urgence.
En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur mari ou ex-compagnon en France, selon le ministère de l’Intérieur. Ce chiffre a déjà été atteint en 2019, d’après le décompte d’associations.