Nord: De faux billets de 20 euros utilisés pour le cinéma mis en circulation

FAITS DIVERS Apparu d’abord dans les Antilles, le phénomène est arrivé en métropole

Mikaël Libert
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Un faux billet de 20 euros.
Un faux billet de 20 euros. — Gendarmerie nationale
  • Des commerçants du Nord ont été payés avec de faux billets de 20 euros.
  • Ces billets sont habituellement utilisés dans l’industrie cinématographique.
  • Le phénomène est d’abord apparu en Martinique, fin avril.

Comme au cinéma. La semaine dernière, les gendarmes du Nord ont été avisés de la mise en circulation de faux billets de 20 euros utilisés habituellement au cinéma. Ce sont des commerçants de Fourmies qui ont donné l’alerte.

Au moins deux commerçants de Fourmies, dans le Nord, et un autre à Auchy-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, ont été payés avec des billets de 20 euros factices. Ils se sont rendu compte après coup de la supercherie et ont prévenu les gendarmes. Selon nos informations, peu de coupures ont été saisies dans les Hauts-de-France mais le phénomène semble gagner d’autres régions, notamment la Bretagne, à Redon, dès le début d'année. Là, ce sont de fausses coupures de 5, 10, 20 et 50 euros qui ont été écoulées.

Les premiers cas en Martinique, fin avril

Mais la France métropolitaine n’est pas la seule touchée. Dès la fin du mois d’avril, ces mêmes billets ont été remarqués en Martinique. Selon la police de Fort-de-France, confirmant une information de nos confrères de France Antilles, plusieurs commerçants ont été impactés, notamment un vendeur de motos qui a été escroqué de 6.000 euros.

Pourtant, ces faux billets sont facilement identifiables malgré un aspect similaire aux vrais. D’abord parce qu’ils ne possèdent aucune des sécurités présentes sur les vraies coupures, mais aussi grâce à deux mentions inscrites dessus : « Movie money » et une phrase en anglais expliquant qu’il s’agit de faux billets. « On peut comparer ça à une très belle photocopie. Au toucher, ils n’ont rien à voir avec de vrais billets mais on peut se faire avoir lors d’une transaction rapide, dans une station-service par exemple », assure le commandant Riccardi de la police de Fort-de-France.

Cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende

En fait, il ne s’agit pas de billets fabriqués par des faussaires. Ces coupures sont celles utilisées dans les films et qui sont spécifiquement conçues pour le cinéma. D’où la mention « Movie money ». Aussi, la peine encourue par les malfaiteurs qui utilisent ces coupures est de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Un délit beaucoup moins sévèrement puni que la fabrication de fausse monnaie qui, elle, est sanctionnée par 30 ans de prison et 450.000 euros d’amende. « On est sur de la mise en circulation de signes monétaires en remplacement de pièces ou de billets ayant cours légal », explique le policier de Fort-de-France.

Des enquêtes ont été ouvertes dans les Hauts-de-France et dans le Morbihan. En Martinique, les policiers assurent qu’il s’agit de « quelques délinquants locaux, sans lien avec les affaires de la métropole ». Le commandant Riccardi précise que « n’importe qui peut se procurer ces faux billets pour quelques euros sur Internet ». Les gendarmes de Fourmies évoquent « des sites Chinois comme Wish.com ».