«Gilets jaunes»: Le procès du couple soupçonnés de vols au Fouquet's reporté au 11 octobre

PROCES Ambre et Franck sont soupçonnés d’avoir dérobé des objets dans le restaurant des Champs-Elysées qui avait été saccagé lors de l’acte 18 des « gilets jaunes »

Thibaut Chevillard
Des « gilets jaunes » qui fracassent le Fouquet's sur les Champs Elysées
Des « gilets jaunes » qui fracassent le Fouquet's sur les Champs Elysées — Zakaria ABDELKAFI / AFP
  • Le 16 mars dernier, lors de l’acte 18 des « gilets jaunes » à Paris, le Fouquet’s avait été saccagé et pillé.
  • Deux jours plus tard, un couple était interpellé en Indre-et-Loire et placé en garde à vue.
  • Ambre et Franck devaient comparaître ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris.

« Toute l’après-midi était en principe prévue pour ce dossier », souffle la procureure de la République, visiblement un peu agacée. Ambre, 30 ans, devait comparaître ce jeudi devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de Franck, 43 ans, son ex-compagnon. Tous deux sont soupçonnés d’avoir volé, lors de l’acte 18 des « gilets jaunes » à Paris, dans le restaurant le Fouquet’s qui avait été saccagé, cinq fourchettes, un tabouret et une salière. Montant total du préjudice : 226,13 euros.

La jeune femme est poursuivie pour vols en réunion. Mais à cause d’une erreur de procédure, le tribunal correctionnel a renvoyé son procès au 11 octobre prochain. Franck, qui habite depuis quelques semaines dans une caravane, n’a pas été « correctement cité » à comparaître, a expliqué au président leur avocat, maître Arié Alimi. Le parquet devra donc le faire citer à nouveau. « Il y a une forme de précipitation du procureur de la République de Paris à faire citer et à faire n’importe quoi procéduralement », a-t-il déclaré à la presse.

Des photos publiées sur Facebook

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que leur passage devant la justice tourne court. Le 23 mars, deux jours après avoir été interpellé, le couple devait être jugé en comparution immédiate à Paris. Mais le tribunal avait estimé que les nullités de procédure soulevées par leur avocat étaient valables. Et le couple était ressorti libre du tribunal. Le parquet avait néanmoins décidé de lancer de nouvelles poursuites à leur encontre.

Le couple avait été interpellé le 21 mars en Indre-et-Loire par les enquêteurs du 1er district de police judiciaire. Cette aide soignante avait posté sur Facebook des photos des objets provenant du célèbre restaurant des Champs-Elysées pillé lors de l'acte 18 des « gilets jaunes ». Les gendarmes de l’Indre-et-Loire étaient tombés dessus et avaient alerté les policiers parisiens. Ambre et Franck avaient été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour des chefs de « dégradations volontaires par moyens dangereux, vols aggravés et recels ».

« Le ridicule » de cette affaire

Selon leur avocat, ils « contestent » avoir volé ces objets. Ils affirment que c’est un employé de l’établissement qui les leur a donnés. Maître Arié Alimi a une nouvelle fois pointé « le ridicule » de cette affaire. « Toute une après-midi prévue pour un tabouret et deux fourchettes… » Il indique à 20 Minutes que l’enquête a coûté entre 30.000 et 50.000 euros. Alors qu’il est reproché à ses clients d’avoir volé un tabouret (168 euros), 5 fourchettes (40 euros) et une salière (18,15 euros).