VIDEO. Affaire Sophie Le Tan: Inscrit à l'université, le suspect décrit comme «lourd et déplacé» selon le doyen
ENQUETE Après la peur qu'il suscitait auprès de trois habitantes de son bâtiment racontée à «20 Minutes», le principal suspect des enquêteurs est décrit comme «lourd» et «déplacé» à la faculté où il étudiait...
- Après la disparition de Sophie Le Tan, partie visiter un logement le 7 septembre à Schiltigheim (Bas-Rhin), un suspect a été arrêté il y a dix jours.
- Au fil des jours, l’inquiétant profil de cet homme de 58 ans au déjà lourd passé judiciaire et déjà condamné pour viol se dessine.
- Après la « peur » qu’il suscitait auprès d’habitantes de son immeuble, on apprend qu’il était décrit comme « lourd » et « déplacé » à la fac où il étudiait.
Ses antécédents judiciaires sont déjà lourds. Mis en examen des chefs « d’assassinat, enlèvement et séquestration » dans l’enquête consécutive à la disparition de Sophie Le Tan, 20 ans, dans l’Eurométropole de Strasbourg, le principal suspect Jean-Marc Reiser suscitait aussi la peur de ses voisins et de ses camarades étudiants à l’université, apprend-on désormais.
Inscrit en archéologie byzantine en troisième année à la faculté des sciences historiques à l’université de Strasbourg, le quinquagénaire était décrit comme « lourd », « déplacé » et « malsain » par des étudiantes, selon le doyen Jean-Yves Marc sur France 3 Alsace. Loin de l’imaginer suspecté dans une telle affaire, ce dernier parle d’un homme « grand » et très « assidu à la bibliothèque ».
Avant d’enchaîner : « Les étudiantes me disaient souvent qu’elles avaient peur en sa présence. Certaines demandaient à des garçons d’être présents à leurs côtés pour se rassurer lorsqu’elles se savaient seules avec lui. […] Il suscitait la méfiance. Il avait aussi un caractère inconvenant. » Selon le doyen, même des enseignants auraient refusé de travailler avec lui.
La « peur » de trois voisines de son immeuble en sa présence
Rencontrées par 20 Minutes le 18 septembre, trois jours après son interpellation, des habitantes de son immeuble confient aussi leur peur de Jean-Marc Reiser : « Ça fait un an qu’il est là, dans son petit appartement au 6e. Depuis, il y a des incivilités dans l’ascenseur. Comme une culotte ou un shorty retrouvés… Avec le recul, on se demande si ça a un rapport. »
Les trois femmes décrivent aussi un « gars discret », « costaud », « avec des rangers aux pieds », qui « ne parle pas », et aussi « pas aimable ». Elles confient ensuite des instants de malaise en sa présence : « Il ne répondait jamais aux “Bonjour”'. Et dans l’ascenseur, il nous scannait [le regard de haut en bas], comme s’il avait peur des femmes. »
De lourds antécédents judiciaires avec plusieurs condamnations
Déjà condamné à 15 ans de prison pour deux faits de viol, acquitté en 2001 après la disparition (jamais élucidée) d’une femme à Strasbourg en 1987 et jugé plus récemment deux fois pour des tentatives de vol dans des cabinets vétérinaires, le portrait de l’homme de 58 ans dressé au fil des jours est inquiétant. Mais ce dernier a jusqu’ici refusé de parler aux enquêteurs.
Concernant la disparition de Sophie Le Tan dont l’ADN a été retrouvé (avec des traces de sang) au domicile de Jean-Marc Reiser, les policiers poursuivent leurs vastes recherches Après la découverte d’un deuxième ADN féminin chez lui, les résultats des recoupements sont attendus. Une Nigériane passée chez lui en mai devrait aussi être entendue. Des citoyens organisent, eux, des battues. Et une marche blanche sera tenue à Schiltigheim ce samedi.