Bébé jeté du 7e étage: La mère infanticide de Raphaël condamnée à huit ans de prison

PROCES Raphaël, dix mois, est mort le 29 août 2015, après avoir chuté d'un immeuble du XVIIe arrondissement de la capitale...

20 Minutes avec AFP
Photo d'illustration du Palais de justice de Paris.
Photo d'illustration du Palais de justice de Paris. — JACQUES DEMARTHON / AFP

Une mère de 34 ans a été condamnée jeudi par la cour d’assises de Paris à 8 ans de prison pour le meurtre de son bébé de 10 mois, lâché depuis le 7e étage, « l’acte le plus atroce et incompréhensible » pour l’avocat général.

Raphaël est mort le 29 août 2015, après avoir chuté d’un immeuble du XVIIe arrondissement de la capitale.

« J’ai eu envie de sauter avec mon bébé. Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai écarté le bras, je l’ai laissé partir », a expliqué Myriam D. au premier jour du procès, mardi. Elle a évoqué sa « grosse angoisse » alors qu’elle devait amener l’enfant à son père, qui, trois jours plus tôt, lui avait annoncé qu’il souhaitait mettre fin à leur cohabitation. Elle n’a jamais clairement reconnu avoir jeté l’enfant, malgré les questions pressantes du représentant de l’accusation. « Lorsqu’on prend Raphaël dans les bras, qu’on le met au-dessus de la barrière, qu’on le lâche, le pousse, mathématiquement il se tue. Qu’est-ce que vous imaginiez Myriam D. ? Qu’il allait s’envoler ? », l’a interpellé l’avocat général dans son réquisitoire.

Suivi socio-judiciaire pendant 5 ans, à l’issue de la peine de prison de 8 ans

La cour a tenté de comprendre pendant trois jours pourquoi Myriam D., qui dit « toujours aimer » son enfant, a commis ce geste. « Il y a tout un tas de réponses », a reconnu l’avocat général, qui a « proposé » une explication. Myriam D., à la « personnalité énigmatique et complexe », a été adoptée à 4 mois. « Manifestement elle a été malheureuse, cet abandon a été marquant », a-t-il souligné. Et lorsque le père de Raphaël, Guillaume F., lui a annoncé qu’il souhaitait mettre fin à leur cohabitation, « c’était un abandon encore une fois ». Un expert-psychiatre a lui estimé qu’il faudrait « des années d’analyse après sa peine pour qu’elle découvre pourquoi elle a ainsi agi ».

La cour a ordonné un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans, à l’issue de la peine de prison de 8 ans. Elle a jugé qu’il y a eu, chez cette mère qui avait déjà des antécédents psychiatriques lourds, une altération du discernement au moment des faits. Le parquet avait requis quinze ans de réclusion criminelle avec également 5 ans de suivi socio-judiciaire.