VIDEO. Du nouveau dans l’affaire Seznec? Un os retrouvé lors de fouilles menées dans l’ancienne maison familiale à Morlaix

ENQUETE Ces nouvelles recherches sont motivées par la révélation, dans un ouvrage paru en 2015, du témoignage inédit d’un des enfants du couple Seznec…

H. B. avec AFP
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Photo de Guillaume Seznec prise vers 1952 en Bretagne à son retour du bagne.
Photo de Guillaume Seznec prise vers 1952 en Bretagne à son retour du bagne. — Valery Hache AFP

C’est l’un des plus grands mystères judiciaires français encore non résolus. Des fouilles ont débuté ce samedi dans la maison où vivait la famille Seznec à Morlaix (Finistère), avec l’espoir d’y retrouver le corps jamais retrouvé de Pierre Quémeneur, disparu en 1923, a-t-on appris ce vendredi.

En fin de matinée, un os a été retrouvé, mais il était impossible de savoir s'il s'agit d'un os humain ou animal. «C'est une vertèbre qui n'est associée à aucun autre élément» et «il est impossible de dire s'il s'agit d'un os humain ou animal», a expliqué un archéologue se trouvant sur place, Jean-Jacques Estela, ajoutant que ça pouvait être simplement «un dépot de boucherie».


La police a fait évacuer le site

Une dizaine de bénévoles participaient à ces fouilles privées entamées en début de matinée dans un ancien cellier, avec l'aide d'une tractopelle. La propriétaire de la maison, actuellement inoccupée, a donné son autorisation pour que des fouilles soient menées dans l'ancienne cave et l'ancien cellier, selon les initiateurs des travaux.

Après la découverte de l'os, les fouilles ont été provisoirement suspendues et la police, avertie, a fait évacuer le site.

Des recherches motivées par de nouvelles révélations

Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre un an plus tôt de Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère avec lequel il était associé en affaires, ainsi que pour des faux en écriture. Mais le corps de Quémeneur n’a jamais été retrouvé et Seznec, condamné sans preuves, n’a jamais avoué.

Ces nouvelles recherches sont motivées par la révélation, dans un ouvrage paru en 2015, du témoignage inédit d'un des enfants du couple Seznec, âgé de 11 ans au moment des faits. Il a été enregistré en 1978 par l’un de ses neveux. En ce jour ensoleillé de mai 1923, « Petit-Guillaume » raconte avoir entendu sa mère repousser les avances d’un certain « Pierre », puis avoir vu Quémeneur par terre et sa mère debout devant lui. « Je crois qu’elle a dû se défendre et le frapper à la tête », racontait-t-il, selon le récit qu’en a fait Denis Langlois dans Pour en finir avec l’affaire Seznec.

Une procédure de révision du procès « serait mise en route » si « des ossements étaient découverts »

« Si des ossements ou des objets concernant l’affaire Seznec sont découverts, nous avertirons la gendarmerie et le procureur », a indiqué Denis Langlois. «Une procédure de révision du procès de Seznec serait alors certainement mise en route», a-t-il ajouté.

Ces fouilles n’ont pas reçu le soutien de Denis Seznec, 71 ans, petit-fils de Guillaume Seznec, qui se bat depuis des années pour faire reconnaître l’innocence de son grand-père. « C’est absurde, je n’y crois pas du tout », a déclaré Denis Seznec. « Cette piste est faite pour nous nuire. Le témoignage (de « Petit-Guillaume »), c’est une invention pure de Langlois », a-t-il avancé. « Qu’ils creusent, qu’ils fouillent, qu’ils détruisent, je m’en fous, c’est ridicule », a-t-il ajouté.

Depuis 1924, quatorze demandes en révision du procès ont été rejetées, la dernière en 2006.